Une soirée mouvementée

Mais que faisait-il là ? Le prof de maths aurait mille fois préféré rester tranquillement dans sa chambre à mettre au point une nouvelle application d'un théorème. Alors quelle pulsion débile l'avait poussé à venir à ce fichu bal de Noël ? Et pourquoi ne s'enfuyait-il pas alors qu'il était dans la salle, coincé contre un mur par des dizaines de morveux qui se trémoussaient ? Et pourquoi était-il entré dans cette salle, déjà ? Et pourquoi Noël existait ? Mais bon Dieu, qu'est-ce qu'il foutait là ?
Christophe tenta de revenir calmement sur la désastreuse série de hasard qui l'avait mené dans cette fichue salle adossé à ce fichu mur pour ne pas gêner ces fichus gosses qui se trémoussaient. Il décida finalement de procéder par ordre chro-no-lo-gi-que. Alors... Soit I l'instant actuel avec lui contre le mur et les gamins sur la piste. donc I équivalait à environ vingt et une heures.

I - 20 minutes : Il sort du réfectoire, harassé par une longue journée de cours à la bande de petits monstres. Il se déplace dans les couloirs et se prépare à se diriger vers le pavillon du personnel pour s'occuper de son théorème. Il croise de nombreuses affiches pour le bal de Noël auxquelles il ne prête aucune attention, perdu qu'il est dans ses algorythmes complexes. Bien sûr, il a le regard dans le vide et ne voit pas la personne qui arrive en face.

I - 19 minutes : La personne qui arrive en face le percute bien evidemment, le mettant par terre et renversant tous ses papiers qu'il avait soigneusement classé. De surcroît, il perd ses lunettes.

I - 18 minutes : Son mystérieux agresseur se relève, lui rend ses lunettes, s'excuse et l'aide à reclasser ses dossiers. Il s'agit d'une fille de la Day Class qu'il a en cours. Pour se faire pardonner, elle lui décoche un sourire charmant et lui demande si il sera au bal de Noël. Il n'ose pas lui répondre que non et accepte sa proposition de lui payer un verre là-bas.

I - 15 minutes : Christophe a finalement réussi à parvenir à sa chambre sans autres incidents et ouvre l'invitation au bal à laquelle il n'avait pas encore prêté attention. Bien sûr, il faut une tenue habillé. Il finit par récupérer au fond de son armoire son smoking gris perle assorti à ses yeux, sa chemise blanche et une cravate de satin rouge. Il est prêt après un petit coup de peigne.

Instant I : Il se tient dos au mur et n'aperçoit pas son élève. Il comprend qu'on lui a posé un lapin ou qu'elle viendra plus tard. Il se dirige vers le buffet et jette un regard avide aux toasts au saumon.

Hélèna parvint enfin à la Salle des fêtes. Elle avait hâte de découvrir la décoration de la salle à laquelle on lui avait refusé de participer. Elle avait passait moins de temps que les membres de son clubs à se préparer et penser donc parvenir avant les autres au bal.

Hélas, dans sa précipitation, elle avait croisé le professeur de Mathématiques ... enfin plutôt percuté. Elle l'avait renversé, lui et ses nombreux documents dans un couloir de l'école.

*Non mais qu'es-ce qu'il faisait aussi avec tout ça, il devrait être en train de se préparer lui aussi.*

Elle ravala sa colère d'être retardait et l'aida à ramassait les feuilles éparpillées. Elle n'essaya même pas d'en déchiffrait le contenu, la première qu'elle vit la fit pâlir. Sous l'une d'entres elles, elle trouva les lunettes de son enseignant qu'elle voulut lui rendre. C'est là qu'elle remarqua, qu'étant déjà charmant, il l'était encore plus sans ses deux morceaux de verres devant les yeux. Elle s'excuse alors, ce qu'elle n'avait pas encore fait, et se relève, lui tendant ses lunettes et finissant de l'aider à ramasser et reclasser la suite de, surement, son prochain cours.

Une fois terminait, elle lui propose de lui offrir un verre pour se faire pardonner, évidement car il s'agissait de sa faute. Il accepte et la quitte.

Elle se dirige alors vers la salle, analysant en passant devant un miroir si sa coiffure et son maquillage n'avait pas eut de dégâts. Elle avait voulu paraître naturelle ce soir ; la fête de Noël, la célébration du Christ était une des fêtes qu'elle respectait le plus. Un fond de teint clair, peu de crayon, aucun mascara et un rouge à lèvres pailleté avaient suffi à la combler. Sa coiffure était toute simple, elle y avait simplement fait resortir quelques mèches qu'elle avait rougi au henné.

Elle entra alors dans la salle de bal. Sa longue robe rouge balayait le sol de confettis et elle fut légèrement déçue par la décoration. Elle ne voyait pas de crèche et partout du rouge, ce qui ne mettait pas en valeur sa tenue.

Elle se dirigea vers un serveur et lui pris deux verres de champagne. Elle passa plusieurs minutes à tourner dans la salle sans trouvait le jeune professeur. Elle n'était pas trop étonnée, sa pile de papiers en disait long, il n'avait jamias eu l'intention d'assister au bal et n'avait accepter ses excuses que par pure politesse.

Elle allait s'apprêter à vider les deux coupes de champagnes elle-même,lorsqu'elle l'aperçu, adossé à un mur de la salle, visiblement pas à l'aise. Bien elle allait s'en charger. Oublié les élèves de la Night Class ce soir, elle s'était promise de rester sage ce soir ... parce que l'on célébrer la naissance du Christ, et mettre un peu plus a l'aise son professeur de Mathématique n'était pas des plus dramatique. Elle passerait certainement une soirée sympa.

Elle s'avança donc vers lui en essayant de ne pas renverser les coupes au milieu de la cohue d'élèves déjà présents sur la piste de danse. Elle y emmènerait bientôt Christophe.

*Espérons que ce dernier saches danser.*

Oh et puis quelle importance après tout. Il était élégamment costumé et il serait déjà un très beau cavalier. Elle arriva à sa hauteur et lui tendit une des coupes qu'elle tenait.

"En espérant que le champagne sera à votre goût."

Au moment où Chris s'arrêtait à laisser tomber l'idée que son élève viendrait, celle-ci entra, vêtue d'une ravissante robe rouge qui mettait ses yeux noisette en valeur. Le professeur abandonna aussitôt son idée de razzia sur les toasts au foie gras et observa sa cavalière, puisqu'elle semblait décidée à passer la soirée avec lui, s'approcher avec deux verres de champagne. Les deux coupes ne passèrent pas loin de la chute tandis que leur porteuse traversait la foule à grand peine, mais elle arrivèrent intactes et accompagnées d'un joli minois devant le professeur. La voix de son élève était joliment veloutée, chose à laquelle le jeune homme prêtait en général très attention. Un joli timbre, bien posé. Même pour blablater sans intérêt, la voix serait agréable à entendre.

Le jeune homme savait danser de façon plus que satisfaisante, merci à son ex qui l'avait emmené en cours et en boîte plus d'une fois. Et il savait bien évidemment faire un compliment lorsqu'on lui tendait une perche. Oh, bien sûr, il ne draguerait pas et resterait correct, mais il avait quand même le droit de dire ce qu'il pensait, non ? Bon, d'accord, on allait éviter la réponse genre : "Bien sûr, ainsi que la personne qui l'accompagne", mais il pouvait la tourner de manière à faire plaisir à son élève et ne pas trop draguer, non ?
Il se lança finalement.

- S'il ne l'était pas, je serai heureux de vous demander une danse.

Aïe, c'était le genre de phrases qui pouvaient être plutôt mal interprétées. Oh tant pis, au moins il se montrait spontané. Prenant délicatement une coupe de la main de la jeune fille, il lui fit un sourire presque charmeur accompagné d'un regard chaleureux. Il n'en avait pas conscience mais il semblait parfaitement à l'aise dans le rôle du séducteur sans scrupules. Il emmènerait peut-être la jeune fille danser, de toute manière peu de membres du personnel étaient présents.
Finalement, il porta la coupeà ses lèvres, savourant l'excellent cru qui était servi ce soir. Savourant aussi la compagnie de cette jeune fille, plutôt spirituelle s'il en croyait son introduction. Il garda néanmoins le vouvoiement, par respect et par une habitude désuète de galanterie. Chris, on te changera pas.

- Cela vous arrive souvent d'être aussi élégante ?

Un ton curieux, sinon elle va vraiment croire que tu la drague. Ca t'arrive jamais d'arrêter de balancer cent cinquante conneries à la minute ?

Hélèna sourit et laissa échapper leur verre à l'intention de son jeune professeur. Ainsi il voulait l'inviter pour une danse, elle ne manquerait pas de le lui rappeler à l'occasion, plus tard dans la soirée. Pour l'instant, elle dégustait, en sa compagnie, la savoureuse boisson. Elle devait certainement en remercier la Directrice qui l'avait choisi mais elle ne s'y résolverait pas.

Elle obervait les nombreux couples qui s'étaient formés sur la pistes, la plupart d'entres eux auraient été improbables avant ce soir, lorsque le professeur s'adressa de nouveau à elle d'un ton qui otait à sa réplique le charme qu'elle aurait pu avoir. Elle rougit cependant légèrement, ce qui ce soir pouvait se remarquer sous le peu de fond de teint qu'elle s'était mise.

Elle garda tout de même les esprits clairs. Il s'agissait, non pas moins de son professeur et sa remarqua, vu le ton qu'il lui avait donnée, n'était faites que pour les amuser tout deux. Elle chercha un moyen de rentrer dans son jeu, sans laisser croire qu'elle y était vraiment. Pourrait-elle s'amuser à draguer son professeur ? Si cela venait à tourner mal, elle pourrait toujours accuser le champagne, cette délicate boisson qui vous enivre rapidement et sans laisser de trace.

"Il me l'arrive bien plus souvent que vous ne le remarquez ..."

Elle garda le vouvoiement qu'il leur avait imposer de manière à laisser supposer qu'elle le respecter encore comme son professeur, bien que cette idée se soit échapper de son esprit depuis qu'il l'avait complimentée. Désormais, il était un garçon comme bien d'autres et elle pourrait le faire tourner en bourrique comme elle l'espérait.

Elle laissa sa phrase en suspense, lui donnant ainsi l'occasion d'y contrer.

Hmm, elle voulait jouer...
Le jeune homme avait bien remarqué le léger rosissement des joues, mais il ne le montra pas. Un étrange jeu s'était engagé, jeu de charme superficiel. Cela resterait probablement un jeu, mais cela ne déplaisait pas à Chris d'y jouer. Un concours de répliques, pour le plaisir de draguer sans être sérieux, parer, attaquer, un combat amical, match de boxe sans douleur. Escrime avec protections. Le gagnant serait le plus adroit de son esprit, celui qui resterait en équilibre sur la frontière entre ironie et sérieux. celui qui déstabiliserait le mieux l'autre, aussi.

Elle lui laissait une chance de parer. Elle gardait aussi le vouvoiement qu'il avait imposé, une barrière entre eux, aussi. Un tutoiement traduisait une trop grande intimité entre prof et élève, intimité suspecte et contraire à la déontologie. Oh, le jeune homme ne doutait pas que sa "cavalière", puisqu'il fallait bien l'appeler ainsi, se foute totalement de la déontologie, mais il refusait de se laisser mener par le bout du nez par une gamine de moins de vingt ans. Ensuite...
Bon, une parade à sa réplique, suivie d'une attaque plutôt perfide. Comme le voulaient les règles du jeu. Elle avait trouvé un adversaire prêt à lui tenir tête.

- Peut-être l'aurais-je remarqué si je vous voyais plus.

Un ton courtois, une étincelle dans les yeux, un demi-sourire aux lèvres. Il sous-entendait par là que la jeune fille était rarement visible dans l'académie, toujours à échafauder ses plans pour espionner les Night. Et aussi qu'il ne la voyait que rarement à ses cours. Chris posa sa coupe de champagne à demi vide sur une table et tendit la main à la jeune fille tandis que passait une salsa.

- Mais accepterez-vous de m'accorder une danse ?

C'est vrai que de ce point de vue là, il n'avait pas. Hélèna essayait de faire plusieurs efforts mais elle évitait bien soigneusement de nombreux cours de mathématiques. En même temps, il n'était guère important pour l'instant d'y assister, il lui semblait que même son professeur s'ennuyait à leur faire des révisions qu'elle trouvait inutiles. Enfin, ils n'avaient tous deux pas le choix, mais elle avait l'avantage de pouvoir retarder l'échéance de ses cours, ce qui inversement n'était pas envisageable pour un professeur.

Il posa alors son verre et lui tendit une main pour l'inviter à danser. Il était vraiment entrer dans la peau de son personnage. Mais quoi de mieux qu'une salsa pour lui montrer à quel point, elle pouvait, elle aussi, jouait le sien. Elle posa délicatement sa coupe sur une table et prit la main du charmant cavalier qu'elle avait obtenu. Elle le regarda avant de lui parlait d'un ton traduisant une lassitude qu'elle avait eu a l'attendre.

"J'aurais cru n'entendre jamais ces mots de vous ..."

Que diraient les membres du Bloody Love lorsqu'ils verraient le couple étrange s'avançait sur la piste ? Pas grand chose surement, elle détenait les rênes de ce club et s'aviser de la juger pour un choix ou un autre, aussi incompréhensible soit-il, qu'elle aurait fait, ne leurs était pas permis.

Elle s'avança donc calmement au coté de son professeur. Les critiques à envisager proviendraient plus certainement des autres membres du personnels mais Hélèna n'en avait vu que très peu ce soir présents à la soirée.

Une fois sur la piste de danse, elle plaça, avec délicatesse, ses mains sur le jeune homme et attendit que celui-ci même la danse. Mais même si cela était souvent chose gardée des cavaliers et comptait bien participer amplement aux mouvements.

Tous les deux faux. Ils faisaient une belle paire d'acteurs. Restait à savoir qui jouerait le mieux la comédie. Il attrapa tranquillement l'une des mains de l'élève, passant l'autre autour de sa taille. Elle avait tenté de le désarconner mais il n'avait pas réagi à sa pique, l'attrapant avec douceur et l'entraînant sur la piste. A présent, les dés étaient jetés, aucun ne pourrait plus reculer, quoiqu'il se passe. Comme on disait, The show must go on. Deux comédiens sans pellicule, sur une piste. Deux au milieu de la foule.

Aux premières notes du morceau, il l'entraîna, avec douceur mais fermeté. Il menait les pas, comme cela était réservé à l'homme, mais il la laissait libre de l'entraîner dans des passes plus compliquées. Première pirouette. On tourne autour de l'autre. Tandis que la musique s'accentuait, le jeune homme bénissait les cours de danse que son ex lui avait fait prendre. Oh, il ne dansait pas parfaitement, mais il s'en tirait honorablement pour un jeune homme en permanence dans ses calculs. Un certain nombre de jeunes filles devait envier Héléna, qui s'accordait très bien aux mouvements du jeune homme. Une passe plus compliquée. La jeune fille négociait cela très bien.

Ils formaient un couple très harmonieux, mais aucun désir ne transparaissait dans leurs mouvements. Pas d'amour, juste une danse sans lendemain. Une soirée qu'aucun n'oublierai mais qui n'aurait pas de suite. Juste une danse.
Christophe se répétait désespérément qu'il n'y avait rien donc dans les regards de ses rares collègues. Oui, il dansait avec une élève, mais ce n'était qu'une danse.

Hélèna fut étonnée de la dextérité avec laquelle son professeur la faisait valser. Elle suivait ses mouvement avec une facilité qui trompait le fait qu'ils n'aient jamais dansé auparavant ensemble. Pourtant c'était bien le cas, c'était la première fois qu'elle se retrouvait dans les bras du jeune enseignant et tout ça devant pratiquement l'ensemble des élèves et une grande partie du personnel. Bien sûr, ils ne faisaient que danser tout les deux. Mais était-ce seulement une danse ? Leurs mouvements trop naturels auraient pu trahir une complicité secrète, mais il n'en était rien.

La piste de danse était le premier, surement le dernier, lieu où ils furent si proches l'un de l'autre. Même si les mouvements de cette danse se traduisaient par de grands écarts des deux partenaire, se retrouvant parfois séparés par deux la longueur de leurs bras, elle laissait de nombreuses occasions pour se retrouver plus proche qu'il n'était permis à un élève et son professeur, un professeur et son élève ; qu'importe.

Hélèna tournait, avançait, reculait, tournait à nouveau, pas un seul faux mouvement dans cette salsa, dont les pas elle connaissait par cœur. Ils avaient tous deux, visiblement, été à bonne école et les souvenirs qu'ils en tiraient étaient encore bien intacts.

*Quel merveilleux cavalier ...*

Effectivement, on ne pouvait rêver meilleur partenaire en cette soirée, mais serait-il à la hauteur de ses espérances ? Oui parce qu'une danse cela est bien, mais plusieurs seraient encore mieux. Hélèna était prête à danser le reste de la soirée, jusqu'au moment où la musique s'arrêterait et où on renverrait les élèves à leur dortoirs, et cela même au prix d'user son professeur pour les semaines à venir. Il était entrer sur la piste avec elle et s'il jouait le jeu qu'ils avaient entrepris tous deux, il n'en sortirait pas avant qu'elle en eut décidait autrement.

Il était mieux de lui faire savoir au cas où il ne sentirait pas à la hauteur et voudrais abandonner dès à présent, alors que la salsa se terminait.

"J'espère que vous êtes prêt à atteindre la fin de soirée où nous sommes à cet instant ..."

Foutu bal, foutue invitation, foutue musique, foutue piste de danse, foutue ex-copine ! Maintenant que Chris avait prouvé que oui, les profs de maths savaient danser, il allait être coincé à ce foutu bal toute la soirée ! Enfin, positivons, ç'aurait pu être pire : il aurait pu se faire coincer par la géante qu'il avait aperçu à son cours et qui avait menacé Seina. Finalement, le cours n'avait pas été interrompu longtemps, mais il aurait pu être obligé par quelqu'un à danser avec une élève qui ne lui plaisait pas, alors que là, la jeune femme savait danser et était plutôt jolie.

Il ne ressentait absolument rien en sa présence, mais passer une soirée en sa compagnie serait probablement agréable. De plus, le jeune homme avait largement l'endurance nécessaire pour tenir jusqu'au matin et assurer quand même un cours correct. Les génies des maths avaient cette force, ou faiblesse, que de toujours être concentré sur ce qu'ils devaient faire même dans les situations les plus incongrues. Ainsi, il réfléchissait à ce moment-là à une équation tout en faisant tourner sa cavalière. Et en ayant l'air absorbé par la danse.

Il enchaînait les passes de plus en plus compliquées, totalement en phase avec l'élève. Il jouait à être un autre, un homme capable de danser. Un menteur, mais tellement beau et galant. La musique finit par ralentir puis s'arrêter. Une autre danse allait commencer, mais durant un court intervalle, Héléna lui posa une question à laquelle il répondit avec son sourire inimitable et un ton nonchalant.

" Pour danser avec vous, j'atteindrais la fin du monde..."

Il se moquait à moitié d'elle et était à moitié ironique, mais n'étaient-ce pas les règles du jeu ? Sans laisser le tempsà la jeune femme de réagir, il l'entraîna dans un rock effréné. Elle avait intérêt à être réactive pour ne pas tomber.

La fin du Monde Es-ce que cet instant existerait réellement un jour ? Sans nul doute, on pouvait dire qu'aucun être humains présents sur terre aujourd'hui n'y parviendrait jamais. Y-avait-il vraiment de l'ironie dans la phrase du professeur de Mathématiques. Ainsi, il s'attardait encore sur leur jeu, qu'ils menaient l'un comme l'autre avec un brio exemplaire.

Il l'avait dit, il ne quitterait donc pas la piste avant la fin de la soirée. Heureusement que celle-ci commençait tout juste. Ils n'étaient accompagnés sur la piste de danse que par de rares couples, dont la plupart ne restaient que le temps d'une danse. Ainsi la valse se terminant, ils changèrent rapidement, de nouveaux couples se formant alors.

Hélèna n'eut pas le temps d'apercevoir un seul d'entre eux puisque que déjà son cavalier l'entrainait dans un rock endiablé. Pas le temps de souffler avec ce danseur, qui était finalement très doué. Elle était ravie d'avoir trouver une perle rare. Il était à la fois, élégant et habile pour la faire tourner et virevolter. Elle eut une pincement au cœur, se disant qu'il s'agissait simplement d'un professeur et que leurs ébats ne dépasseraient pas le seuil de la porte de la salle de bal. Mais elle se reprit vite en imaginant comment elle pourrait faire durer plus longtemps cette soirée.

Un rendez-vous en fin de soirée aurait été trop direct et abrupte et certainement remarqué par la directrice présente ce soir. Elle songea à demander un cours de rattrapage mais son niveau était plus que correct, une des nombreuses raisons qui la faisait s'absenter à ses cours d'ailleurs. Que trouvait alors ? Elle réfléchit alors que ses pas, ses bras et ses mouvements suivaient le rythme de la musique avec un naturel et une facilité de plus remarquable.

Un petit regard en arrière observa les différents serveurs, portant des coupes et des verres remplis de boissons sucrées et pour la plupart alcoolisées. Voilà qui était peut-être une idée : Faire boire son professeur pour en profiter lâchement ! Mais elle s'ôta vite cette pensée de la tête alors qu'elle s'était promis de rester sage ce soir. Et puis de toute manière, elle l'avait coincé sur la piste de danse donc pas question dans sortir.

Voyons les choses du bons côtés, elle pouvait lui parler sans crainte d'être entendue par quiconque. Il leur était déjà difficile de communiquer entre eux avec la musique leur frappant les tympans. Elle choisit de continuer sur le sujet dans lequel ils étaient lancées et s'intrigua de ses merveilleux talents alors qu'ils entraient dans des mouvements moins rapides et plus harmonieux.

"Et à quelle chance doit-on un si prodigieux cavalier ?"

Puisqu'ils se flattaient bêtement tous deux depuis tout à l'heure pourquoi ne pas continuer même si l'ironie n'étaiet plus de mise. Après tout, il n'était pas obligé de le savoir.

Le bruit des gens autour, et eux au milieu, dans leur bulle d'hypocrisie. Eux et ces couples qui se faisaient et défaisaient, eux et cette musique, eux, mobiles et fixes, comme deux aimants aux pôles semblables, qui s'attirent et se repoussent à la fois. Le désir, bien sûr, la danse, la soirée, la beauté de la cavalière, mais de l'autre coté, la conscience, la déontologie et les souvenirs de problèmes. Un Yin et un Yang et mouvement, enlacés et opposés. Indifférence mélée d'intéret mélé de haine mélée de désir. Le grand mic-mac des sentiments avait encore frappé. Après cette soirée, ils ne seraient plus jamais comme avant. Plus la même relation à l'autre. Une soirée qu'ilvoulait unique, pourtant. Ce serait le seul souvenir de la jeune fille, il le voulait inoubliable. Qu'elle se souvienne de lui comme d'un cavalier courtois mais sans plus. Qu'elle se souvienne de cette soirée comme d'un Noël où tout le monde se serait oublié et aurait oublié ses restrictions et son sens du politiquement correct. Une soirée unique.

Il la faisait tourner, en harmonie avec son environnement. Pas une fois ils ne percutèrent qui que ce soit, pas une fois ils ne furent en retard sur la musique. Et cette étrange impression qu'ils menaient la danse et que les autres se contentaient de suivre. Cette étrange impression d'être le centre du monde.
Et elle, elle était le monde. Absorbés l'un par l'autre, mais aucune trace d'amour. Elle était du Bloody Love et l'enseignant avait été briefé. Elle était une fanatique des Night Class, même s'il l'avait voulu, il n'aurait eu aucune chance. Et il ne le voulait pas. Il voulait une soirée inoubliable, puis le retour à la normale. Point.

Et une question piège de la demoiselle, une question qui ne le déconcentra pas. Une question décalée dans cette musique sauvage, une question murmurée, une question qui n'avait pas sa place dans cette soirée. Une question-mensonge, flatterie persiflée. Une question à laquelle il choisit de répondre sans rien cacher à la jeune fille. Quel plus beau mensonge que la vérité ?

" A une amie américaine qui adorait danser. Et moi, qui dois-je remercier pour votre talent ? "

Aucun doute, elle avait du talent. Il devait y avoir des cours derrière, ou bien des capacités hors normes. En tout les cas, elle le suivit avec brio lorsque le rythme changea encore. Ce DJ passait de bon morceau, pas trop à la mode, modernes mais de la vraie musique. Cette soirée était parfaite.

Une amie américaine qui adorait dansait. C'est ce qu'il avait répondu. Une simple amie, cela m'étonnerait, mais Hélèna n'était qu'une élève parmi tant d'autre, il n'avait pas à faire étalage de sa vie privée devant elle et elle en remerciait la déontologie qu'il en soit ainsi. Elle n'avait pas réellement envie de s'intéresser ou de faire semblant de s'intéresser à la vie amoureuse de son professeur. Elle prit donc sa réponse comme telle, se gardant de demander des détails.

Il avait lui aussi remarquer son talent à elle. Un talent, si on pouvait appeler cela comme ça. Elle avait passé des années à devoir supporter les ennuyeux cours de danse que lui avait imposés sa mère. Elle avait fait de son mieux pour être à la hauteur de ses espérances et pensant que plus vite elle saurait danser comme une demoiselle de bonne, aussi vite elle en serait débarrassée. Mais cela n'avait pas joué en sa faveur finalement puisque croyant à un don naturel, son professeur avait insisté pour qu'elle continue et avait doublé ses heures de supplice. Elle n'en avait été débarrassée qu'une fois l'élève ayant surpasser le maître. Ce dont elle était pour sa part assez fière mais qu'elle ne se permettait d'ébruiter.

Elle regarda alors son professeur de Mathématiques et lui sourit. Lui elle ne le surpasserait jamais, elle le savait. Elle pourrait bien faire des efforts, elle n'y parviendrait pas et cela n'avait aucune sorte d'importance puisque ses cours n'étaient qu'une options pour elle et il fallait aussi se l'avouer ; observer le jeune homme se mouvoir devant son tableau pendant 2h n'était pas si désagréable que ça puisse paraître. Elle lui répondit alors avec une voix douce et calme dont elle ne se servait que très rarement à l'Académie. La plupart du temps, elle devait grondé ses troupes qui n'en faisaient qu'à leur tête et enfreignaient bon nombre de règles qui m'était en péril l'existence de son club et l'obligeait à passer des heures dans le bureau de la Directrice pour rattraper leur mauvais coups.

"Certainement à un vieux professeur plutôt ambitieux ..."

Ambitieux. Pourquoi avait-elle choisi ce mot ? Certes, il avait espérait faire d'elle un petit rat d'opéra mais ce n'était pas très approprié de faire l'éloge de ce vieux bonhomme en pareil occasion. Elle se rattrapa alors en imposant une nouvelle conversation sur l'élégance de son cavalier qu'elle n'avait pas encore soulevée, bien qu'elle l'eut remarquée depuis qu'elle était entrée dans la salle.

"Es-ce également votre amie qui eut un goût subtil pour l'élégance de son cavalier ?"

Voila qu'elle remettait sur le tapis l'amie en question alors qu'elle voulait la sortir au plus vite de leur conversation. Pas l'idéal de discuter avec quelqu'un qu'on ne connait pas si bien que ça.

La Héléna n'avait pas l'air de vouloir continuer à blablate sur Sandra, l'amie qui s'était incrustée dans la conversation. En tout cas, elle formait une pporte de sortie tout à fait agréable pour sortir d'une conversation qui s'enlisait. Le jeu avait trouvé un second souffle et repartait de plus belle par une attaque de l'élève. Il eut un léger sourire. Méfies-toi, à mordre trop fort, on se brise les dents. Des jolies dents, d'ailleurs, blanches et droites, rangées sur une machoire élégante, découvertes lorsque la jeune fille souriait. Pour un simple sourire, on peut avoir beaucoup de choses, et certainement une réponse. Une réponse dans les règles du jeu, bien entendu. Le professeur commençait à croire que cette partie n'aurait ni fin ni gagnant, mais les plus belles rencontres vous poursuivent jusqu'à la fin de votre vie, n'est-ce pas ? Cette élève était sans aucun doute une belle rencontre, qui resterait un souvenir agréable au jeune homme.

Mais Carpe Diem et savoure l'instant présent, plutôt que de rêver au futur. En plus, si ça se trouve, tu vas te faire écraser par une voiture d'ici deux mois, donc évite les plans sur la comète, Chris. Et ne ressasse pas le passé non plus, comme tu comptais le faire, à comparer la façon de danser d'Héléna avec Sandra ! T'es plus à New York, mon chou, et pour la revoir un jour, c'est plutôt compromis. En plus, l'élève danse mieux !

Ainsi s'exprimait une voix rageuse dans la tête de l'infortuné jeune homme. En effet, la petite voix avait disparu un cerain temps, et il avait espéré l'avoir définitivement semée, mais malheureusement... Enfin bref, Chrisounnet se demandait s'il n'avait pas de graves problèmes psychologiques. Genre une légère schizophrénie...
Plus sérieusement, il continuait enchaîner les mouvements avec brio, suivi par une cavalière impeccable. La dans était à présent devenue un simple décor à leur conversation, non plus un art. Ils semblaient si à l'aise, se mouvaient sans difficulté aucune, ce qui décourageait les couples les entourant et leur assurait un large espace vital pour poursuivre leur jeu à l'abri des oreilles trainailleuses.

" Je m'estime capable de m'habiller seul. "

Il souriait avec les yeux, otant à sa remarque les connotations qu'elle aurait pu avoir. Finalement, le jeune homme reprit après une pause, acceptant le jeu, engageant le service, feintant ou tout ce que vous voulez, tout est qu'il poursuivit avec le même sourire oculaire et le même ton amusé.

" Mais cette couleur vous va à ravir. Vous l'avez également choisie vous-même, je suppose."

Hélèna sourit. Elle était une fille qui faisait particulièrement attention à son apparence ; ce qui faisait beaucoup la juger de superficielle. Mais qui avait-il de mal à se plaire ? Cette distinction qu'elle prenait soin de développer était, en réalité beaucoup plus pour elle que pour les autres, même si elle ne vous l'avouerait pas. Elle était, peut-être bien, un peu narcissique à ses heures, il fallait bien se l'avouer. Elle avait passait du temps à monter sa coiffure et à choisir sa robe. Oui c'était elle qui l'avait choisie, elle l'avait même retravaillée parce qu'elle n'était pas assez à son goût.

C'était arrivait la veille alors qu'elle hésitait encore entre ses deux plus belles robes rouges. L'une avait un tombé élégant et long qu'elle appréciait, l'autre une ceinture au niveau des hanches et de la poitrine qui lui convenait mieux. Elle s'était finalement résolue à associer les deux robes en passant une bonne partie de la journée, alors qu'elle séchait les cours, à travailler sur son travail. Le résultat était d'ailleurs impeccable puisqu'aucun fils ne sortait où il ne fallait et la robe avait résistait alors qu'elle l'avait coincée dans un pan de porte en sortant ce soir. Oui elle était fière de son travail. Tout ce qu'elle regrettait finalement c'était que les couleurs imposantes de la salle ne la mettent pas plus en valeurs, mais elle se passerait de faire part de ce détail à son professeur, qui surement ne s'intéresser pas plus au travail de confection de sa robe qu'à la manière dont la salle avait été décorée.

"Oui ..."

Que développait ensuite ? Elle ne pouvait pas sortir le nom du couturier qui l'avait dessiné puisqu'une robe était de Lacroix, l'autre de Cardin. Elle laissa alors ce détail en suspens pour développer son idée de décor de la pièce. Mias une fois encore, c'était un chemin pentu. Si elle faisait cela, elle remettait en question les choix de la directrice, présente ce soir, et il était fort possible que son cavalier lui en touche deux mots après cette soirée et mette dans l'embarras Hélèna. Bref quel nouveau sujet abordé alors ? Pourquoi ne pas laisser l'initiative alors à son jeune professeur ? Après tout, elle avait lancé les deux derniers, et il n'avait fait qu'y participer. A lui donc de travailler son sens du jeu ?

Elle continua avec grâce les mouvements que lui dictaient le rythmes de la musique, adressant un sourire à son partenaire lorsqu'elle croisait son regard, attendant patiemment qu'il entame une nouvelle conversation.

Leur discussion n'était pas une conversation à bâtons rompus, où chaque réplique s'enchaîne du tac au tac, comme un match de ping-pong. Non, leur conversation faisait de longues pauses entre chaque réponse, chaque coup était mûrement réfléchi. Un peu comme un jeu d'échecs, avec en plus la contrainte musique, il fallait parler au bon moment, décibellement parlant, si on voulait être entendu. Ainsi, Christophe eut largement le temps de trouver quoi répondre à Héléna. La demoiselle avait décidé de lui laisser le service, et les danses s'étaient enchaînées de façon si fondue qu'ils n'avaient pas vu minuit arriver. Enfin minuit moins le quart, mais... La musique s'arrêta soudainement et le DJ attrapa un micro dans lequel il hurla presque.

" Et voici maintenant le moment le plus attendu de la soirée... Nous allons distribuer les cadeaux !!!"

Le gamin semblait vraiment surexcité. Tout les autres couples abandonnèrent immédiatement la piste de danse et Chris observa son élève qui n'avait pas bougé avec un sourire en coin. N'avait-elle pas de cadeau à offrir ? En tout cas, cette diversion tombait bien pour le professeur qui n'avait aucune idée pour relancer la conversation. Il relâcha lentement ses mains des hanches de sa cavalière, puis lança son attaque, soigneusement réfléchie.

" N'avez-vous donc rien à offrir ?"

Bon, il aurait pu trouver mieux, mais il commençait à fatiguer, il avait encore un cours à préparer et de toute manière, il ne savait pas quoi dire.

Leur danse touchait à sa fin alors que le DJ venait d'arrêter la musique et d'annoncer le moment certainement le plus attendu de la soirée ; la distribution des cadeaux. Attendu, pas par Hélèna. Qu'elle idée stupide cette histoire de cadeau de Noël. Elle n'avait jamais apprécié cette tradition futile à son gout. Peut-être parce qu'elle était toujours déçue des cadeaux qu'on lui faisait. Lorsqu'elle était plus jeune, elle passait un mois à chercher le plus parfait des cadeaux pour ses parents et ses frères de sorte que personne ne soit déçu. Mais un fois qu'elle se retrouvait devant leur grand sapin familiale, elle ne trouvait souvent qu'un petit paquet à ouvrir ... cotisation de tout le monde apparemment, pour découvrir un bijoux, au surement très cher, mais elle n'aimait pas en porter et personne ne l'avait jamais remarqué. Depuis lors, elle boudait cette tradition et n'offrait plus que des cadeaux anonymes et n'ouvrait plus les siens de peur d'être encore déçue.

Ce soir, elle avait déposé quelques petites boîtes près du grand sapin, au rien d'exceptionnel. Pour la plupart de ses camarades, membres du Bloody Love, elle avait redistribué le livre du club rappelant les règles qu'elle observait de plus en plus enfreintes, par elle-même notamment. Pour les quelques amies qu'elle avait, Orwalle ou Sixtine, un petits bijou nacré qui ne portait pas de traces de leur expéditeur. Et enfin, à ses professeurs qu'elle appréciait pour la plupart, excepté ce professeurs d'éthique vieux et laid, elle avait déposé quelques petits chocolats suisses. Tout cela étant fait, elle n'avait aucune envie de se dirigeait vers le sapin et de voir tous ces visages réjouis. Elle préférait encore imaginer que la musique continuait et dansait avec son charmant cavalier. Elle avait eu l'impression que leur soirée s'était écoulée bien vite, bien trop vite à son gout. Elle s'arrêta alors quand il lui posa cette question quelque peu indiscrète.

"Il n'ont pas besoin de moi pour trouver leurs cadeaux."

C'est vrai que dans la plupart des cas, on cherche son prénom sur l'étiquette mais pas celui de l'expéditeur. Hélèna ne se doutait pas qu'ils puissent avoir besoin de ses yeux pour lire cela. Mais son cavalier semblait arrêter le mouvement de leur danse, rien de plus étonnant la musique était terminée. Elle le regarda alors et sourit. Elle aurait peut-être pu songer à garder son cadeau sur elle et à le lui offrir en main propre mais elle ne se doutait pas au moment où elle déposait ses cadeaux sous le sapin qu'elle finirait la soirée avec son beau professeur d' Algèbre. Ayant répondu à sa question, elle se demanda soudain si les professeurs avaient coutume de s'offrir des cadeaux entre eux ; peut-être avait-il à faire dans ce cas-la.

"Et vous ; avez -vous à faire ?"

Sa question pouvait s'attribuer à bien plus que la distribution des cadeaux et moins elle serait au courant s'il voulait terminer leur soirée ici pour d'autres priorités.

A en croire la moue qu'elle affichait, la miss n'appréciait pas des masses la séquence distribution de cadeaux. Cela tombait bien, lui non plus. Son sourire en coin s'accentua dès lors que la demoiselle rebondit sur sa réplique. Vraiment, elle avait de la repartie. Mais déjà, l'un des serveurs arrivait vers eux en portant un paquet argenté au nom d'Héléna. Il le lui prit des mains en remerciant d'un sourire et le tendit à sa cavalière.

" Je ne sais pas de qui c'est, mais j'aurais eu plaisir à vous l'offrir."

Lui-même n'avait prévu de cadeau pour personne, hormis Noah qui aurait droit à un joli pendentif en forme de chouette. La pierre, de l'oeil de tigre, était réputée porter chance. Il n'y croyait pas des masses, mais il pensait que la couleur plairait à la directrice. Et puis bon, ça fait toujours plaisir.
Bref, il tendit délicatement le petit paquet argenté orné d'un noeud noir à la jeune fille, tout en se demandant quel expéditeur n'avait pas marqué son nom. Enfin, les adolescents ont le goût du secret, n'est-ce pas ?
Finalemnt, il consulta discrètement -enfin l'espérait-il - sa montre. Il sourit à Héléna, affectant une esquisse de révérence.

" Hélas, gente dame, je vais devoir vous laisser, les cours de maths n'attendent pas, n'est-ce pas ?"

Avec son ton bourgeois plus qu'affecté, il espérait arracher un sourire à la jeune fille pour cloturer gaiment la soirée. Il l'attendit quelques instants puis fila préparer son cours du lendemain, laissant Héléna seule avec son mystérieux paquet.

[Pour le cadeau, va voir le rp d'Orwy ^^ ]

La jeune fille attrapa le paquet que lui tendait son professeur. Elle voulait le remerciait mais il n'en était pas l'expéditeur. Elle lui adressa un sourire radieux avant qu'il ne l'abandonne, un sourire qui ne révélait pas la déception qu'elle avait de le quitter dans ses conditions, pour une raison aussi banale que la remise des cadeaux. Évidemment, il avait prétendu devoir s'occuper de ses prochains cours, ce qu'elle ne jugea pas comme elle l'aurait fait pour un garçon de son rang, mais les vacances dureraient encore quelques temps et elle savait qu'il n'en manquerait pas. Serrant le petit paquet entre des doigts, elle quitta à son tour la salle de bal, sa longue robe kidnappant quelques confettis au passage.

Une fois arrivée dans sa chambre, elle rangea son cadeau anonyme, ainsi que celui de Sixtine qu'on lui apporta le lendemain matin, dans un tiroir de sa commode sans l'avoir déballé. Elle n'avait pas l'intention de savoir ce qu'il contenait et comme ses parents et frères, elle oublieraient bien vite leur existence au fond de ce tiroir. Elle se déshabilla et après avoir prit une douche, elle se coucha rêvant encore à son beau professeur, dansant toute la nuit avec lui.