Un café de minuit.

Inconnu(e) Messages : 11 niveau de rpgiseur : 0 Date d'inscription : 06/12/2008

Bon, d'accord, il n'était pas tout à fait minuit. Plus onze heures trente, mais on allait pas chipoter. Maximilien de Jilard -le seul, l'unique, le vrai !- avait invité la directrice à prendre un café dans un bon petit restau, après qu'elle eut fini son cours. Il savait qu'avec ses deux travails elle avait besoin de sommeil, mais elle avait néanmoins accepté l'invitation. Cela faisait bien longtemps qu'ils n'avaient pas papotgé comme ils venaient de le faire autour de leurs deux tasses. Le professeur avait en vain tenté de persuader Noah que les Van Dingelchen étaient une menace. En effet, même après la mort de leur patriarche, ils n'avaient jamais signé la Convention de Limoges. Oh, ils ne l'avaient pas enfreinte, mais de Jilard frémissait en pensant au jour où les deux gamins dans l'Académie pèteraient les plombs.

Noah n'avait cependant pas l'air de vouloir les renvoyer. Ils avaient eu une discussion un peu houleuse, puis il s'était excusé, et avait proposé de la raccompagner à l'Académie. L'heure avançait et il ne voulait pas arriver en retard à son premier cours. En parfait gentleman, il avait réglé les consommation et marchait actullement aux cotés de cette femme pour qui il avait abandonné son rôle de noble pour enseigner dans cette école. Elle ne connaissait rien de son passé et ne comprenait pas pourquoi il s'obstinait à enseigner alors qu'il haïssait les élèves. Mesure de pénitence.

Dans le ciel, la lune n'était pas pleine, quel cliché, mais au contraire totalement absente. La place désertée à cette heure-ci de toute vie baignait dans la lueur orangée propre aux réverbères. Une atmosphère inquiétante se dégageait du seul porche qui se trouvait dans une obscurité complète.
Tant qu'il parlait avec la directrice dans une salle chalereuse et bondé, le vampire s'était senti en sécurité, mais à présent, toutes ses craintes revenaient, notamment celle d'une jeune femme aux yeux noirs décidée à le tuer.
Quelque chose bougea. Un chat errant avait renversé une poubelle. L'homme, qui avait sursauté, se détendit. Il était avec Noah, la soirée était bele, pourquoi quelque chose aurait dû mal se passer ?
Mis à part la loi de l'emmerdement maximum, il ne voyait pas, le maxou. Le problème était que cette loi physique se vérifiait dans quatre-vingt-dix pour cent des cas. Une proportion inquiétante.

Et tenter de convaincre Noah sur un sujet du genre, c'était difficile. Oui, elle savait pertinemment que les Van Dinglechen n'était pas des enfants de coeur, mais le but de l'Académie n'était-il pas d'aider ces jeunes vampires à cohabiter avec des humains? Voilà l'argument principal de la jeune aveugle, qui discutait plutôt légèrement avec son ami, et refusait résolument et fermement de renvoyer deux jeunes gens sous prétexte que leurs parents avaient commis des méfaits. Non mais puis quoi encore? Il ne manquerait plus que cela.
Mais bon, Maximilien était gentleman et avait présenté ses excuses après la discussion un peu houleuse, avant de payer et de proposer de la raccompagner. Oui, bonne idée, il se faisait tard et une bonne nuit de sommeil lui ferait le plus grand bien.

La lune était absente, mais cela ne changeait rien pour la jeune femme. Elle ne sentait que le froid extérieur, et n'entendait que le souffle du vent vriller ses oreilles. S'appuyant sur sa canne, ayant pris le bras du professeur pour se guider, la jeune femme avançait doucement mais calmement, sursautant également au bruit du chat. Hm? Miaou. Ah. Bon bah passe le chat, que veux-tu que je te dise...

"Tu m'as l'air tendu, Maximilien. Ca ne va pas?"

La jeune directrice serra doucement le bras de l'homme de sa main, qui le tenait pour se guider. Elle redressa vivement le visage, fronçant les sourcils. Elle avait entendu un bruit de pas. Il y avait quelqu'un. Peut-être même plus d'une personne.

"Il y a quelqu'un?"

Mais qu'est-ce qui lui avait pris de sortir ?
Orwalle était encore en infraction totale au règlement, le soir même de sa libération des menottes. Certes, elle avait la chance d'avoir une directrice tolérante qui ne la faisait pas payer pour les méfaits de ses parents, mais les siens suffisaient largement à lui faire intégrer le Bloody Love cette fois-ci. Menace prononcée par la directrice à peine trois heures auparavant. Qui n'avait bien entendu absolument pas freiné Orwy dans sa nouvelle lubie : se payer un harmonica. Elle savait en jouer, très bien, mais elle avait perdu le sien au cours d'une certaine baignade dans le lac. Elle était donc sortie pour en racheter un, et des cadeaux de Noël pour tous ses camarades, mais elle avait laissé passer l'heure dans le magasin ouvert en nocturne et était dehors bien plus tard qu'elle ne l'avait prévu.

Elle était donc sur le chemin du retour, un sac Adidas sur le dos et de bonnes baskets aux pieds. Pour rentrer discrétos dans sa chambre, elle escaladerait un arbre dont une branche donnait pile sur sa fenêtre. Enfin ça c'était le plan de base avant qu'elle n'aperçoive à l'autre bout de la place Noah et Maximilien. Le Maximilien de Jilard, qui en voulait à mort à sa famille. Si elle se faisait prendre, elle allait morfler. Peut-être même qu'elle serait virée, qui savait. Si le professeur insistait suffisament...
Lorsqu'elle les vit, donc, la russe n'eut que le temps de plonger silencieusement dans l'ombre d'un porche. Le seul à peu près sombre de la place, d'ailleurs, elle avait du bol. En atterissant de manière peu délicate sur les marches, elle ne fit aucun bruit, mais dérangea un chat qui s'enfuit avec un miaulement rageur. Ben écoute, j'ai plus besoin de me cacher que toi. Malgré son silence étonnant, l'oreille fine de la directrice l'avait repérée. Diagnostic : prise en flagrant délit plus que probable, et vérificationde la loi de Murphy. Elle était dans la merde.

Mais peut-être n'était-ce pas elle que la directrice avait entendu. Peut-être était-ce l'autre ombre qui s'était cachée tout aussi vite. Orwalle croisait les doigts. Ca devait être envisageable, là-haut, de lui filer un minimum de bol, pour une fois. Peut-être l'autre serait-il repéré.

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Elle les filait depuis le début de la nuit. Tapies dans l'ombre, bondissant de toits en toits, dans les pas du début de la nuit, l'aveugle ne l'avait pas repérée. Là où c'était devenu plus technique, c'était lorsqu'ils étaient sortis du café. Il n'y avait personne, et ne pas se faire repérer par Noah devenait donc difficile. Patience ! Garde l'anonymat en toute innocence... Car tu portes en toi les germes de la révolution ! Hm, calme, la révolution est peut-être en marche, ma vieille, mais il faut savoir se mesurer... De Jilard, tu es à moi !
Mais au moment où elle s'apprêtait à passer à l'attaque... Elle se faisait griller par cette saleté de directrice, bousillant son effet de surprise et l'obligeant à battre en retraite. Impossible qu'on l'ait vue. Dissimulée derrière une poubelle, elle ne bougeait plus, rencontrant des yeux, en face d'elle, d'une personne se planquant aussi.

Aussi silencieuse que possible, Sylvia serra son arme à sa ceinture. Elle avait vu une forme bouger, un peu plus tôt, et se cacher dans l'ombre d'un porche. Sans doute un élève en fraude, qui voulait échapper au couple. Bah, couple, on avait vu mieux. Surtout que, de ce qu'elle savait, ce n'était soi-disant qu'amical.
Oubliant toute prudence, Sylvia s'élança rapidement jusqu'à l'endroit où était tapie Orwalle, épée au poing, menaçant de son sabre la gorge de la demoiselle.

"Personne ne bouge ou je l'égorge."

Et ça ne plaisantait pas. Ce sabre, aux nombreuses propriétés, pouvaient empêcher toute cicatrisation... Malgré le pouvoir de Maxou.

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Vérification de la loi de l'emmerdement maximum pour ce pauvre maxou. Non, il n'aurait pas pu avoir au moins une soirée tranquille avec son amie, il fallait que l'autre psychopathe débarque. D'ailleurs elle tenait une élève en otage.
Mais quelle élève aurait pu se trouver dehors à cette heure-ci ? C'était bien entendu miss Van Dingelchen, qui se faisait régulièrement des petites balades en complète infraction au règlement. Ah, celle-là, elle entendrait parler du pays, dès qu'il l'aurait tirée d'affaire. Bien sûr, si cela n'avait tenu qu'à l'homme, il aurait volontiers abandonné l'élève à son sort. Le problème était qu'il était avec Noah et ne voulait pas passer pour un méchant.

Il cessa donc immédiatement tout mouvement, tenant un minimum à la survie de l'élève. Si elle mourrait, sa famille leur ferait un procès au prix fort. Et il valait mieux éviter de prévenir Sylvia qu'elle menaçait de son sabre l'une des membres d'une des plus grandes familles de vampires. Mais il fallait également expliquer à Noah ce qu'il se passait. Le de Jilard murmura à l'oreille de la directrice.

" C'est Uviitsa. Elle tient une élève sous son sabre."

Ne pas préciser l'identité de l'élève, Noah comprendrait bien qui était fichue de se balader dehors à cette heure-ci et de se faire choper par la Faucheuse. En tout cas, la gamine aurait une frousse bleue, ça la calmerait peut-être dans ses excursions nocturnes si elle survivait. Et Maximilien allait se charger personnellement de sa punition. Puisqu'elle était un cas à part, vamp dans la Day, elle se devait de respecter les règles bien plus que ses camarades. Mais sa mort aurait été dommage : c'était la seule effaceuse de souvenirs dont l'école disposait. Si elle survivait, elle aurait un bel avenir dans le cambriolage, en tout cas, pour avoir été assez discrète pour échapper à l'attention du pofesseur.

Elle avait reconnu la voix. C'était son pas à elle qu'elle avait entendu. Et non celui d'Orwalle qui, sans cette hunter, s'en serait tirée sans dommage. Loi de l'emmerdement maximum, comme toujours, et pour elle aussi. En fait, la seule à jubiler de la situation, c'était probablement Sylvia, qui pouvait être fière de son coup. Là elle les tenait. Mais Noah, bien que Maximilien lui précisa la scène, n'avait eu aucun mal à la comprendre. Avec une telle menace... Ah, Orwalle entendrait encore parler d'elle, après une sortie pareille !
Mais bon, ce n'était pas le moment de se laisser aller à ses émotions. La directrice posa calmement son 'regard', sur Sylvia, devinant l'endroit où elle se tenait par les sons qu'elle captait. Bien... On allait prendre une grande inspiration, rester calme, surtout, rester calme.

"Sylvia, faites moi plaisir et baisser ce sabre. Cette élève ne vous a rien fait, que je sache."

Bien évidemment, aucune chance que ça marche. Uviista voudrait Maximilien en échange. Comme d'habitude. Cette femme était décidément bien détestable. Et prête à tout. Et bien évidemment, impossible à ramener à la raison...

"Je vous avais prié de bien vouloir libérer les lieux, il me semble. Nous n'avons guère besoin d'un hunter par ici, Sylvia. Personne ne représente de danger pour le moment, nous n'avons pas d'accidents à déplorer. Et nous avons un effaceur au cas où. Baissez cette arme."

Franchement, y en avait marre. Orwalle sortait tranquillement acheter des cadeaux, elle se faisait prendre en otage par la Faucheuse et bien sûr, c'était sur elle que tout retomberait. Y a des jours... Enfin, il y avait un côté positif : à elle le stage dans le Bloody Love ! Thomas allait se maudire d'être gardien. Elle, elle s'amuserait bien. Enfin, si elle sortait vivante de l'étreinte de la tueuse. Avec ce sabre, c'était pas garanti. Mais avec un peu de chance... Orwalle ne put s'empêcher d'espérer à l'idée qui lui avait traversé l'esprit. Peut-être que la Uviista ne l'avait pas reconnue. On savait jamais, elle aurait pu avoir du bol, pour une fois.

L'otage réfléchissait à toute vitesse pour essayer de sortir de ce guêpier. Ce qui l'énervait le plus, dans cette situation, c'est qu'elle ne pouvait rien faire sinon ne pas bouger et attendre que De Jilard et la dirlo arrangent la situation. Or la russe avait appris depuis sa naissance à ne faire confiance à personne. Et certainement pas au De Jilard, qui la haïssait plus que tout depuis que son grand-père avait refusé de signer sa Convention. Orwalle, elle, la respectait, mais le professeur était déterminé à la faire payer pour ses parents, qui avaient eux aussi refusé de signer même après la mort suspecte du patriarche. C'était dommage, d'ailleurs, malgré une fierté très mal placée, l'aïeul avait été le seul membre à peu près fréquentable de toute la famille.

La demoiselle, sentant la pression du bras nu de la tueuse sur sa gorge nue eut une nouvelle idée complètement dingue. Si dingue qu'elle pouvait marcher. En effet, si la plupart des efface-mémoire avaient besoin d'un contact physique et d'un échange de regards, Orwalle n'avait besoin que de l'un des deux, au choix. La jeune fille fouilla donc très discrètement dans les souvenirs de sa geolière. De toute manière, la plupart des gens étaient persuadés qu'elle avait un pouvoir de régénération, au vu de son arrogance et de sa lignée, traditionnellement dotée de ce pouvoir. Un tel pouvoir ne lui aurait servi à rien, au vu des propriétés du sabre, mais le coup du tippex pouvait suffisament destabiliser la Faucheuse pour qu'elle puisse survivre. Enfin un pouvoir qe sa famille considérait comme inférieur allait la tirer d'affaire !

Sur le visage de la russe, aucune de ces pensées n'apparut. Comme la tueuse ne poluvait voir son visage, elle n'aperçevrait pas les yeux de la jeune fille dont la pupille disparut soudain. De toute manière, dans le noir des iris...

Orwalle passa donc par le contact entre les chairs et fouilla les souvenirs de sa ravisseuse. Sa mémoire était étonnante, architecture délicate et étrange. La russe avait le choix : soit elle suprimait un souvenir qui avait fait de Sylvia une hunter et détruisait tout son cerveau, auquel cas elle se ferait détruire par la directrice, soit elle supprimait un souvenir sans importance, ce qui ne dénouait en rien la situation. La jeune fille fouilla plus loin, cherchant quelque chose à retirer sans détruire la cathédrale cristalline du cerveau.

Soudain, elle étouffa un hoquet de stupeur. La soeur de la Faucheuse avait été une E, tuée par Maximilien, et personne n'avait pris la peine de modifier ce souvenir ! Cela devait signifier que le professeur avait agi seul, mais pourquoi ?
La russe, troublée, se retira délicatement de la mémoire de la jeune femme et resta songeuse, toute vélléité de combat évanouie.

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Quel doux parfum que celui de la vengeance... Aaah qu'elle était contente de se savoir en bonne position... Rien que le fait que De Jilard ne bronche pas était un bon point. Ca signifiait qu'il tenait à la vie de l'élève – quoiqu'elle en doutait ; il devait plus tenir à ne pas perdre la confiance de cette stupide aveugle qu'il abusait. Enfin, là n'était pas la question, de savoir pourquoi il tenait à garder l'élève en vie, mais bel et bien qu'il ne voulait pas qu'elle meurt. Ahah. Tu es à moi mon chou.

« Taisez vous, vous ! Fit-elle à la directrice. Gardez vos bonnes paroles ! Vous ne savez pas... Vous ne vous rendez pas compte du danger que représentent ces créatures ! »

Oh, il y avait possibilité pour que cette chose dans ses bras soit humaine? Boarf, qu'importe.

« Vous voulez la récupérer vivante, je suppose... C'est simple. La tête de ce salaud de De Jilard contre la vie de cette donzelle entre mes bras. Ca me paraît être un bon deal, non? »

La garce? Oh, si peu. Après tout, il fallait bien gagner sa vie non? Avec une tête comme celle de Maximilien, elle garantissait une belle prime, et une satisfaction personnelle sans pareille.
Pour souligner son propos et sa menace, Sylvia appuya son sabre sur le cou de la demoiselle, créant une entaille légère. S'ils ne réagissaient pas assez vite, elle commencerait à éplucher la peau, veillant à ne pas toucher la trachée ou l'artère. Ainsi, elle garderait la gamine en vie, mais la ferait suffisamment souffrir pour les faires réagir. Un filet de sang commença à couler sur la lame. Ahah. Rien d'autre que des soins humains ne pourraient arrêter cette hémorragie. Ni la magie de De Jilard, ni un pouvoir quelconque. Elle se sentait bien.

« Décidez vous, votre élève n'a pas la vie devant elle... »

Inconnu(e) Messages : 11 niveau de rpgiseur : 0 Date d'inscription : 06/12/2008

Il la haïssait. Mais bon Dieu, pourquoi est-ce qu'il ne s'était pas livré après avoir tué sa soeur ? On lui aurait effacé la mémoire. Oui, mais lui il serait mort et la Convention n'aurait jamais été signée. De toute manière, c'était du passé. Mais que faisait Orwalle ? Pourquoi n'effacait-elle pas la mémoire de Sylvia ? Bon, cela risquait de la rendre folle, mais les Van Dingelchen avaient suffisament prouvé qu'ils étaient sans coeur. Et puis, débarasser le monde d'une folle raciste, ce n'était pas vraiment un meurtre, si ? Et si il essayait un mensonge pour tous les sortir de cette situation ? Mouais, même si il était sûr que cela n'empêcherait pas l'élève de faire partie des dommages collatéraux.

" Ainsi vous tueriez une innocente humaine pour avoir ma tête. Dites-moi, en quoi différez vous de monstres que vous pourchassez ? "

Oui, il risquait de faire écharper la morveuse, mais à la base, elle n'était pas censée sortir le soir. Peut-être apprendrait-elle à respecter le règlement après ça ? On pouvait toujours espérer.

Maximilien fit un pas en avant, restant parfaitement calme. Un De Jilard se devait de savoir gérer ce genre de situations. Même si il ne savait absolument pas comment ils allaient s'en sortir. Son pouvoir ne servirait à rien pour la future écorchée et cette folle de Uviista ne renoncerait pas. Oh qu'il la haïssait ! Brrr....

De la haine? Non. Là, Sylvia était en train de réussir un exploit. Un vrai. Ca arrivait rarement, ce genre de choses, concernant Noah. Mais lorsqu'on arrivait à ce stade, vampire, humain, hunter ou poussin sorti de l'oeuf, rien ne changeait. Non, ce n'était pas de la haine. C'était une colère sourde qui bourdonnait à ses oreilles. Qui s'amplifiait lentement, doucement, rien qu'en entendant les paroles d'Uviista. S'il arrivait quelque chose à l'un des deux vampires, que ce soit son élève ou son ami, il était certain que la Faucheuse devrait consulter un médecin. La directrice n'était pas violente, en général – avouons qu'en général, elle n'est pas en colère non plus. Mais dès qu'elle commençait à lever sa canne pour faire mal, elle devenait dangereuse. Non, une canne n'est pas un objet tranchant, et celle-ci était spécialement conçue pour repousser les vampires au contact. Mais elle était d'un bois très solide et bien qu'aveugle, la jeune femme était capable de frapper là où ça faisait mal. Et Uviista serait, avouons le, bien embêtée avec des côtes en moins.

Ainsi donc, rien que ses paroles l'énervait profondément. Et dites-vous qu'elle ne voyait pas le sang qui commençait à couler sur le cou de la donzelle.
Les mots qu'elle entendit de Maximilien lui parurent venir d'un endroit si lointain qu'elle se demanda un instant si elle n'était pas restée dix mètres en arrière. Sa colère l'enfermait dans une bulle, on aurait dit. Mais, de toute façon, elle avait l'impression que l'homme ne faisait que jeter de l'huile sur le feu. Uviista n'aimerait pas être comparée à un vampire. Elle risquait même de se mettre davantage en colère rien que pour cela.

[désolée, pas gd chose à dire...]

Une innocente humaine ?

Orwalle tiqua. Qu'avait donc fumé le De Jilard pour ne pas l'avoir reconnue ? A moins qu'il espère faire tomber la Faucheuse dans un piège aussi débile, auquel cas la russe doutait de sa santé mentale. De plus, la tueuse n'hésiterait probablement pas à écharper une humaine pour avoir Maximilien, alors son plan était totalement débile. Enfin elle n'avait rien à dire, elle elle était prise en otage et ne pouvait pas réagir sous peine d'être écorchée vive. Elle savait qu'elle aurait dû supprimer un souvenir, et tant pis pour la santé mentale de la dame, mais une gentillesse mal placée l'en avait empêchée, et à présent c'était trop tard. Plus de contact entre les peaux, donc plus de possibilité de se sortir de là.

Sous le contact de la lame, la jeune fille laissa échapper un léger gémissement. Pas de douleur, non, elle avait connu tellement pire, mais à cause de la future cicatrice qu'elle allait encore se farcir. Et puis, un gémissement était tellement contraire aux grandes familles que la Sylvia penserait qu'elle était humaine.

Quoi, elle rêvait ? Ben oui, on avait le droit de rêver, c'était même quasi-vital ! Surtout lorsqu'on était elle. Et personne n'avait le droit de contredire ses pensées !
En attendant, là, elle était en grand risque de se retrouver écorchée vive si elle n'agissait pas rapidement. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait faire ? A part geler le coeur de Sylvia, ce qu'elle n'avait pas le droit de faire, elle n'avait aucune solution. Sauf lui geler le bout des doigts pour lui faire lâcher son arme. Pourquoi pas ?

Finalement, elle choisit de baisser la température autour de la poignée du sabre. Là... 0, -5, -10, -20, -30, -60... Orwalle était au maximum et ne tiendrait pas longtemps. De grosses gouttes de sueur perlaient à son front et elle espérait que Sylvia lâcherait vite le sabre, qu'elle ait encore assez de forces pour fuir le plus vite possible. Avec un peu de chances, la directrice ne l'aurait pas reconnue et elle échapperait à la punition. Oui oui, peu probable, mais l'espoir fait vivre, nan ?