Visite surprise.

C'était le week-end, pour Aileen c'état le moment de s'aérer. Elle errait dans les rue et ne voyait pas le temps filait. Elle ne remarqua pas la nuit tombée. D'un coup, elle s'arrêta. Elle sortit une petite boîte noire avec un drôle de signe dessus. Elle chercha dans son petit sac une bouteille d'eau, rien.

* Et merde... Manquait plus que ça...*

Elle ouvrit la boîte, et sortit deux petites pilules. Elle les avala en faisant une grimace.

*Beurk... C'est vraiment dègue! Comment ils font pour prendre ça ?*

Elle leva les yeux au ciel, et soupira.

*J'ai dépassé le couvre-feu. Heureusement que c'est le week-end. Mais trainer dans les rue comme ça, c'est pas très prudent...*

Elle eut un petit sourire. Les vampires ne craignent rien la nuit. Mais si elle se faisait chopper par un hunter, elle serait mal barrée.

*Ce que je peux les détester ceux-là...*

Elle entreprit d'aller chez sa soeur.

*Elle serait contente de me voire.*

Elle s'arrêta devant la maison où vivait sa soeur. Elle frappa.

*Bon, elle risque d'être de mauvaise humeur... Après tout, on est en pleine nuit...*

Elle étouffa un rire.

Et ui en effet, Aby était de mauvaise humeur. On put entendre un cri surpuissant de bête sauvage résonner à travers toute la ruelle :

- RAAAAH QUI C'EST LE SALIGAUD QUI OSE ME RÉVEILLER A 1H DU MAT' ?

Il y eut un bruit précipité de pas, puis la porte s'ouvrit dans un grand claquement et Aileen se retrouva nez-à-nez avec un fusil à pompes braqué juste entre ses deux yeux :

- J'AI DIS PAS DE PUBS MER... Abaissant son arme et changeant radicalement de voix pour prendre un ton de maman poule : - Oooooh mais c'est ma petite Aileen, entre donc ma chérie 8D Et sans lui laisser le temps de répondre, elle poussa sa soeurette dans le hall d'entrée et renferma sa porte. Habillée d'un simple calecon et d'une très large chemise blanche, Abi sauta sur sa frangine pour lui faire un gros câlin (qui aurait broyé les côtes de n'importe quelle jeune fille ordinaire).

- Aileeeeeeeen ! Pourquoi tu viens jamais me voir ? Ta grande soeur est trèèèès triste sans toi ToT

Puis il y eut un bruit confus de pattes glissant sur le parquet bien ciré du hall d'entrée et le gros berger allemand arriva tout en faisant une sorte de patinage improvisé sur le sol glissant de la maison et en aboyant comme un démon. La militaire le saisit et le plaqua (ou plutôt l'écrasa) au sol en reprenant sa grosse voix : - COUCHE IDIOT D8 ! Pas étonnant que le chien était vraiment très c*n, à force "d'affectueuses caresses entre les deux oreilles" de la part de sa maîtresse il avait fini par perdre le peu de neurones qu'il avait déjà.

Aileen entendit sa sœur descendre en criant et râlant, ce qui la fit sourire.

*Toujours aussi énergique*

La porte s'ouvrit et Abi pointa son fusil à quelque centimètre à peine du visage d'Aileen. La jeune vampire ne bougea pas d'un millimètre malgré la distance qui l'a séparé du fusil. Elle regarda fixement sa sœur. Tout en souriant, même si elle était un vampire, elle voulait garder de bon contact avec la seul personne qu'elle aimait dans sa famille, Abigail sa sœur aînée.

D'un coup, le fusil se baissa et Aileen ressentit une pression tout autour d'elle, sa sœur avait changé radicalement de comportement, et maintenant, elle s'était jetée dans les bras d'Aileen.

- Bonsoir. Abi-nee-san. Je suis heureuse de te revoir.

Dit-elle tout en serrant sa sœur, en faisant en sorte de pas trop sentir son odeur. Abigail sentit la cigarette à plein nez, ce qui était bien dans un sens car Aileen ne sentait pas trop l'odeur du sang qui coulait dans les veines de sa sœur.
C'est alors que le chien apparût.

* Je l’avais oublié celui-là...*

Il commença à aboyer. Mais Abigail le fit taire. Les chien avait les sens beaucoup plus développés que les humains et pouvait repérer les vampires à des kilomètres à la ronde. Elle recula pour que le chien ne l'attaque pas. Et siffla quelque chose d'intelligible.

*Tires-toi sale clébard ! *

Quand Abi lâcha enfin prise, Aileen entra et alla se poster près de la fenêtre et regarda la lune.
Plusieurs minutes s’écoulèrent avant qu'Aileen reprenne la parole.

- T'as des nouvelles de la famille Bi-Bi... Depuis que je suis à l'Académie, je n'ai pas prit contact avec eux... Ils doivent m'en vouloir d'être parti comme ça du jour au lendemain... Et je n'ai même pas put m'expliquer... Ce n'est pas que je m'en veux mais... Je me demande comment ils vont tous ?

Abi regarda sa sœur qui lui tournait le dos, apparemment occupée à fixer quelque chose par la fenêtre. Ces derniers temps elle avait beaucoup pâli. Etait-elle malade ? Avait-elle des soucis à l'école ? Et puis son comportement était étrange, elle ne saurait pas vraiment expliquer pourquoi, mais elle sentait qu'elle était différente. Mais après, n'était-ce pas normal ? Quand Abigail était partie à la guerre, Aileen n'était encore qu'une gamine. Elle avait du affronter l'adolescence toute seule, sans soeur pour la soutenir. C'était l'un des seuls regrets de la militaire : ne pas avoir pu voir grandir sa petite sœur, ne pas avoir vraiment pris le temps d'apprendre à la connaître.

* Boarf, déprimant tout ça. * Pensa-t-elle en partant vers la cuisine pour aller se servir un bon whisky-coca, histoire de se requinquer. Y'en a qui sont pas réveillés avant d'avoir eu leur café, hé bien Abigail c'était un peu près la même chose avec le whisky-coca. Les murs n'étaient pas bien épais et la cuisine était juste à côté du salon, de là elle n'avait aucun mal à écouter les paroles de sa frangine.

- Bah, laisse-les ces vieux croutons ! De toutes façons tu sais qu'on s'est jamais entendus eux et moi, alors tu te doutes bien que la dernière personne qui écrirait à ces branleurs c'est moi ! Quand au reste de la famille, ils peuvent aller se faire en... foutre ! Ils valent pas mieux les uns que les autres ! Quand moi je me faisais trouer la peau pour défendre le pays, eux prenaient tranquilement le thé dans leur grande villa en Arizona ! Jamais une lettre *Gloup* Hop-là, premier wisky-coca de la journée avalé en une traite. Ca faisait du bien ! Tant que j'y suis, je te sers quelque chose Aileen ?

De l'eau ? Aby faillit recracher son deuxième verre de whisky-coca. Des médocs ! OH MY GAWD ! Sa sœur malade ? Etait-ce possible ? Est-ce qu'elle avait de l'eau au moins dans la maison ? De l'eau... Mais Aby ne buvait jamais d'eau ! Pourquoi boire de l'eau quand on avait le whisky, la bière, le coca et le gin ? Elle se souvint alors que sa maison était dotée d'un système magnifique nommée : plomberie qui lui amenait de l'eau courante !
Elle s'empressa de remplir un verre d'eau qu'elle amena directement à sa frangine qu'elle prit entre ses bras pour mieux l'examiner avant de la secouer dans tous les sens en l'assommant de questions :

- QUOI ? Tu es malade ? C'est grave ? On te soigne à l'école ? Tu prends quoi comme médicament ? Tu te sens bien ? T'as des vertiges ? Tu veux pas plutôt de la vodka, ça requinque tu sais !

Puis elle s'arrêta soudainement et écarquilla grand les yeux :

- TU ES ENCEINTE ? OH FUCK ! ] Saisissant le fusil à pompes et le chargeant : Comment il s'appelle ? Il est grand ? Il est beau ? Il peut te payer tes études et élever le bébé ? Il est pas trop vieux j'espère ! ... J'ai arrêté mon métier de tueur à gages mais je veux bien reprendre pour celui qui a vio... qui a fait du mal à ma p'tite sœur D8

*Enceinte !!*

Ce mot raisonna plusieurs fois dans la tête d’Aileen. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi sa sœur était arrivée à une telle conclusion.
Sentant que la colère montait en elle, elle s’empara du verre d’eau et y jeta deux Bloody Tablets.
L’eau devint rouge sang avec une odeur de rouille. Elle avala le liquide rouge d’une traite.

*Beurk, c’est toujours aussi dégueu, je ne m’y habituerai jamais ! Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour un peu de vrai sang, même animal*

Aileen fit une grimace, le sang animal avait aussi un gout infecte, elle avait déjà essayé et ne voulait plus recommencer l’expérience.
Abigail écarquilla les yeux à la vision du liquide rouge, et rester stoïque le fusil à la main.

- Abigail… Je ne suis pas enceinte ! C’est juste un… complément alimentaire. J’en ai besoin depuis que je suis parti de la maison… Ne t’en fait pas ce n’est ni de la drogue, ni du dopage…

Aileen s’arrêta devant l’œil septique de sa sœur.

- Je ne suis pas enceinte et sa risque pas d’arriver, Aby. Les choses ont changé, j’ai changé, c’est comme ça. Je ne suis pas malade non plus.

Elle s’arrêta de nouveau pour laisser sa sœur respirer.

- Bref… Sinon, toi comment vas-tu ? Ca fait longtemps qu’on ne c’était pas vu. Et… Tu peux poser ton fusil, quelqu’un risque de se blesser.

En attendant qu’Abigail reprenne ses esprits, Aileen retourna près de la fenêtre et fixa de nouveau la lune.

Air bête, yeux béats, grand sourire puis... rire atrocement stupide avec une pointe d'hystérie :

- MWAHAHAHA ! 8D Tu m'as crue hein ? Donnant une grande tape dans le dos à Aileen (à lui faire recracher le sang artificiel qu'elle avait dans la bouche). Je sais que ma p'tite soeur est sage, huhuhu.

Aby se retourna et se dirigea vers un des placards miteux tout en marmonnant une volée de ronchonnements incompréhensibles dans lesquels l'on pouvait tout de même distinguer des bouts de phrases ou des mots tels que : - Ouais c'est ça... Nawak... Si j'le tiens c'te c*nnard... Pilules contraceptives... Retour à Aileen, grand sourire jusqu'aux oreilles : - Moi ça va, pis tu sais j'ai même trouvé du boulot légal ! Oui légal ! Même deux boulots ! J'ai un stand de tir sur la place pis le gérant du bar du coin a également *hem* accepté de m'embaucher pour tenir le bar de temps à autre. C'est.. AAAAARGH ! B*RDEL DE M*RDE DE C*NNERIE DE... En ouvrant une armoire, elle venait de faire tomber une montagne d'armes à feu de toutes tailles, de toutes marques, de toutes années sur ses pieds.

Aileen regarda sa sœur, « sage », on voyait bine qu’Abigail avait été absente un moment…
Du jour au lendemain, Aileen avait quitté la maison et était parti avec un inconnu… Certes, elle avait ses raisons mais on ne pouvait pas comparer Aileen à une fille sage.
Aileen fixa sa sœur allée vers l’armoire, en parlant un langage intelligible. Elle entendu tout de moins les mots « Pilules contraceptives », la blonde eut un sourire… A quoi cela pourrait lui servir ?
Des armes de toutes les époques tombèrent sur le sol faisant un bruit fracassant de ferraille sur le parqué ternie. Aileen regarda celles-ci d’un air blasé… La jeune fille avait tellement l’habitude de voir sa sœur entourer d’armes qu’elle y était habituée, alors que n’importe quel « humain » serait choqués de voir le nombres d’armes qu’avait Abigail Black.
Aileen décida de faire le tour du propriétaire, elle commença par la chambre… Comme elle attendait, la pièce était de taille moyenne et les murs étaient recouverts d’armes de tous les calibres… Abigail préférait les armes à feu mais avait une bonne collection de couteaux qu’elle exposait à coté de son lit… Le reste de la maison était du même genre, dans toutes les pièces, on pouvait trouver des armes… Ca en devenait lassant à force… Elle retourna alors dans le hall, où se démenait sa sœur. Aby essayait de ranger les armes qui étaient tombées.
Aileen s’approcha prudemment.

- Je peux t’aider ? A moins que tu ais une bonne raisons de fouiller dans ton… armoire ?

Elle fit son sourire forcé si bien imité, Aileen ne voulait pas vraiment savoir ce que voulait sa sœur. La vampire avait la chance d’avoir son MP3, en plus sa sœur était presque tout le temps franche se qui facilita le jeune fille, Abigail ne pensait pas vraiment, elle faisait tout sur un coup de tête.

B*rdel de m*rde. Il faudrait qu'elle s'achète une armoire plus grande... Ou peut-être qu'elle se débarasse de deux ou trois de ses joujous, mais comment renoncer à de tels bijoux ? Demander à Aby de jeter une arme à feu c'était comme demander à une mère de noyer son enfant ! Bon certes, Abygail liquiderait volontiers ses propres gosses (si par malheur elle en avait) pour un paquet de clopes vu qu'elle avait un instinct maternel naturellement ultra développé mais bon... Elle poussa un nouveau juron suivi d'un long soupir puis entreprit de tout remettre à l'arrache dans le placard. Quand elle eut finit, sa frangine venait de revenir de sa chambre. Ah oui, c'était vrai que c'était la première fois qu'elle entrait dans sa nouvelle maison. Il faudrait refaire le papier-peint (un truc militaire kaki lui conviendrait bien), changer le parquet, afficher sa collection de grenades et mettre des barbelés aux fenêtres et la maison serait tout bonnement parfaite.

- Rodidiou. C'est bon j'ai fini. Je fouillais pas je rangeais mes bébés c'est tout. D'ailleurs t'as fait le tour de la maison nan ? Si un de ces jours tu veux que je te prête un de mes chéris n'hésite surtout pas à me le demander !

La maison était assez grande, deux étages, une cave (pour cacher le matériel de torture). Soit une salle de bains, une cuisine, le salon, le hall d'entrée et deux chambres. Pas trop mal, en plus grâce à sa petite conversation "amicale" avec l'ancien propriétaire elle avait réussi à racheter la maison à un prix défiant toute concurrence ! D'ailleurs peut-être que si elle lui demandait avec amabilité (et fusil à la main) elle convaincrait ce dernier de l'aider à finir les travaux. Bonne idée ça tient...

- Si un jour t'en as ras le c*l de ton académie tu peux toujours passer le week-end ici ! Il y a une chambre de libre, considère-la comme la tienne. J'ai pas le temps de l'aménager donc tu pourras faire la déco à ta guise. Pas de photos de garçons moches gnangnantes et de posters de couill*ns chanteurs débiles dans ma maison par contre.

Biensûr, qu'est-ce qu'elle s'était imaginé ? Aby ne pouvait pas venir comme ça, un bon matin dans la ville où Aileen s'était installée et lui demander avec un grand sourire de vivre avec elle, surtout après des années d'absence. La militaire ne broncha pas, se contenta d'hausser les épaules, cachant sa déception en adoptant un air totalement indifférent.

- Bouarf, comme tu veux. Après tout si ça te plait ta fameuse académie, hein...

Mais quand elle vit Aileen s'éloigner vers la porte, elle fut prise d'une irrésistible envie de la serrer dans ses bras, doucement cette fois, en lui disant "Reste avec moi mon amûr" comme dans un de ses vieux films gnangnans américains. Sans réfléchir elle posa une main sur son épaule.

- Attends !

Mais quand Aileen s'arrêta de marcher et se retourna pour la regarder un air interrogatif sur le visage, Aby se sentit soudainement gênée et lâcha sa frangine avant de commencer à fouiller frénétiquement dans sa poche et en sortit une paire de clefs.

- Prends mes clefs, j'en ai un double. Considère cette maison comme la tienne, comme ça si un jour t'as besoin d'un endroit où te réfugier tu seras où aller. Et puis je suis pas souvent ici, alors les fois où tu viendras me voir tu n'auras pas à attendre dehors.