L'être humain est-il capable de voler ?

J'ai grimpé au sommet de ce clocher, je ne sais pas pourquoi. J'admire la vue, et me penche au-dessus du trou dans le sol. La hauteur ne me fait pas peur, jamais. Esperanza, sur mon épaule, lâche un cri impatient. Je soupire -mentalement- en enfilant mes gantelets. Elle a faim, et c'est normal, après six heures de voyage et pas la moindre souris en vue. J'admire un instant la lune, un croissant mince, diaphane, avant de la faire passer sur mon poignet puis de l'autoriser d'un mouvement à aller chasser. Bientôt, son ombre se fond avec l'ombre du soir, et elle disparaît au loin. Je ne m'inquiète pas, elle saura me retrouver. Elle sait toujours me retrouver. Je profite de l'occasion, de la solitude qui m'est offerte pour admirer le panorama, splendide. La parole vous fait oublier tant de choses, à commencer par le plaisir d'une vue superbe, du haut d'un clocher escaladé à la force des poignets. Les pierres sont vieilles et s'effritent par endroits, l'escalier menaçe de tomber à chaque pas, le sol s'orne d'un trou béant, mais le sommet de ce clocher dégage une beauté qui lui est propre, la beauté des pierres condamnées, la beauté de l'homme à l'agonie. Ma beauté, peut-être, la beauté des désespérés, de ceux auquels on a tout volé, passé et avenir, coeur et âme, raison et espoir. Je caresse la cicatrice au creux de mon cou, sous ma machoire. Je la cache sous un foulard, par pudeur. Les autres pensionnaires ne connaissent pas mon Level, et le silence excuse beaucoup de mensonges. Je ne mens jamais d'ailleurs, je ne peux rien affirmer de contraire à la vérité. Je ne mens jamais, puisque le silence ne ment pas.

Je me penche au dessus du muret qui m'entoure, pâle protection contre une chute. Il suffirait qu'on me pousse, juste là, dans le dos, et je tomberais. Ce serait si simple. Je me penche encore un peu, je contemple le sol. Et si je tombais, est-ce que je serais capable de me rattrapper aux pierres avant le contact avec la terre ferme ? Ou est-ce que je m'envolerai, qu'il me pousserait des ailes ? L'être humain est-il capable de voler ? Il peut planer, je le sais, planer sur un nuage, grâce à certaines substances. Certains vampires doivent avoir des ailes, aussi. Et cette phrase qui me taraude, est-elle vraie ? Je vole sur les ailes du silence...
Je me recule de cet équilibre précaire. Je ne veux pas tomber plus bas, je ne veux pas dégénérer, je ne veux pas devenir un monstre sanguinaire assoiffé de sang. Je veux rester encore en vie, quoi qu'il m'en coûte, vivre et rogner quelques instants de vie supplémentaires. Je vis pour survivre.
Esperanza revient. Sa silhouette se détache sur le noir de la nuit, et le bruissement de ses ailes se rapproche. Je lève mon poignet, calmement, sur lequel elle se pose. Je tends l'autre main vers son bec, et elle me dépose en offrande une musaraigne. Le petit cadavre ensanglanté me fait soudain furieusement envie, en même temps qu'une infinie répulsion me saisit. Je n'ai toujours pas bu de sang, et mon estomac commence à me tarauder. Après tout... Je porte l'animal à ma bouche et le dévore entièrement, recrachant les os au fur et à mesure. Je vois comme une lueur de reproche dans les yeux ambrés d'Esperanza, pense-t-elle que ce serait mieux de dévorer un humain ?

Je lui indique mon épaule, sur laquelle elle s'installe docilement. Je suis seule au sommet de ce clocher, qui me rappelle désespérément le colombier, et mes derniers souvenirs heureux. Si seulement je n'étais pas allée à cette fête... Mais j'y suis allée, et ce qui est fait est fait. Pas de regrets, jamais, je ne dois pas oublier. C'est de sa faute, oui, je dois me rappeler que c'est de sa faute, pour ne pas devenir folle. Je dois me battre, ne pas devenir une E, ne pas lui faire ce plaisir. Jamais.
Je mène mon combat contre le monde, contre la vie, contre la fatalité, en solitaire. Nul ne peut m'aider, nul ne peut me comprendre, puisque je ne puis rien dire. Je dois être forte, c'est vrai, et découvrir le pouvoir dont j'ai hérité, ce serait mieux. Je me tiens seule au sommet de cette tour, et je devrais me jeter dans le vide tout de suite avant de blesser. Mais est-ce mal que de vouloir vivre ? Je veux tout faire pour tenir encore un peu, tout faire pour survivre à cela. On m'a volé ma vie, et je ne peux porter plainte. Je forgerai mes armes et je la récupèrerai. Et nul ne peut m'aider.
Solitude et Espérance.

Une nouvelle nuit à l'Academie pour la sang-pur,avec un quotidien morne qui s'était solidement installé.Par chance,le cours d'éthique avait été annulé pour cause d'absence de leur professeur.Cela ne pouvait pas faire plus plaisir à Astra,elle en avait ainsi profiter pour se faufiler discrètement vers l'extérieur pendant que ses camarades allaient faire une balade dans le parc ou rentraient vers le Pavillon de Nuit.Elle n'avait pas pris le temps de se changer,c'est donc vétue de son uniforme d'un blanc parfait qu'elle se dirigea vers le village.Son visage trahissant une certaine nostalgie,lui rappelant que trop bien ses balades nocturnes en Angleterre.

Elle avait entendu parlé d'un lieu des plus époustouflants par les éléves de la Night;le clocher.Elle parvenait à en voir une petite partie depuis la fenêtre de sa chambre,mais ce n'était guére suffisant,elle voulait toucher cet architecture vieilli par le temps.De sa démarche souple et rapide,elle arriva au pied du bâtiment et leva la tête vers le sommet.La lueur de la lune accentuait la pâleur de sa peau,tout en embelissant la jeune fille.Avec un petit sourire,elle sauta sur un toit proche,et de là fit un nouveau saut afin d'arriver au sommet du clocher avec une grâce presque anormale,dans un silence total.

Cependant,à sa grande surprise,une personne était déja présente.,apparemment une fille plus jeune qu'elle,lui tournant le dos,avec un rapace sur l'épaule.En général aucun humain ne se promenait à cette heure tardive,ce qui intriguait la vampire sur cette étrange inconnue.Cette dernière sembla sentir une présence derrière elle car elle se retourna en dévisageant celle qu'elle avait devant ses yeux.Le regard d'Astra se posa un peu partout sur la jeune fille jusqu'à s'arrêter sur le foulard qui cachait son cou.Etait-ce possible que...?Si c'était le cas alors,elle se serait incliné ressentant la majesté émanant de la sang-pur.A moins que ce ne soit une simple humaine,qui exprimerait bientôt son étonnement devant la vampire.Les deux jeune filles s'observaient toujours dans le silence obscur et prenant,les pupilles violettes se refletant dans celles bleu-gris,et inversement.

Un bruit feutré se fit entendre dans mon dos. Feutré, souple, très léger, assourdissant par cette nuit calme et claire. Je me retournai vivement, aperçevant du coin de l'oeil le bon prodigieux de la personne, qui s'arrêta derrière moi. Une jeune fille, mince et élancée, qui me détailla de haut en bas, et puis retour, s'arrêtant un instant sur le foulard puis se rivant dans mes yeux. Je lui rendis son inspection. En fait, elle était grande, plus âgée que moi, et portait l'uniforme de la Night Class. J'étais à l'Académie seulement depuis septembre, mais je savais tout de même reconnaître une vampire. Son assurance désignait une sang-pure, j'inclinais donc légèrement la tête en guise de salut. Que venait-elle faire ici ? Elle aurait dû être en cours d'éthique, que je séchais d'ailleurs depuis le début de l'année. La mémoire me revint en fixant se yeux violet clair. Astra Lincer, une Level A. Elle ne me reconnaissait pas, et devait me prendre pour une humaine, et avoir la frayeur de sa vie vu son saut inhumain. Je lui souris, un sourire rassurant.
Mais ça ne suffirait pas. Je portais la main à ma gorge et retirai mon foulard, dévoilant la morsure de mon cou. C'était une blessure d'aspect malsain, violacée, encore ouverte. On devinait sans peine, pour peu d'être averti, qu'il s'agissait d'une morsure de vampire, indiquant par là même mon Level et le fait qu'elle pouvait me faire confiance.

Je remis lentement mon foulard, sans la quitter des yeux. Elle ne pouvait pas connaître mon handicap, et je n'avais aucun moyen de lui indiquer, enfin elle se rendrait compte toute seule, à moins que je ne me serve de mon pouvoir. Et je refuse de me servir de mon pouvoir, pas pour moi. Je peux aider les autres à dire ce qu'ils ont sur le coeur, leur donner un coup de pouce, commencer la phrase assez subtilement pour qu'ils pensent l'avoir dit eux-mêmes. Je pourrais créer des quiproquos insurmontables, mes vengeances pourraient être terribles. Je pourrais agir dans l'ombre et refuser de vous voir, je refuse déjà. Refus que vous me touchiez, également, plus personne ne pourra me faire de mal.
Je garde mon regard dans les yeux sombres, si différents des yeux humains. Je la regarde avec comme un air de défi, alors que je finis de renouer mon foulard. Je ne suis ni belle ni intelligente, mais je suis forte, forte de mon silence, et cela me rend orgueilleuse. Je refuse de lui offrir un salut digne de son rang, je refuse de m'écraser. C'est un sang-pur qui m'a mordue, un meurtrier, un animal, et je refuse de témoigner du repect à cette fille pour cela.

Je ne la hais pas non plus. Elle est comme moi, elle n'a pas choisi de naître ainsi, et je n'ai pas choisi de devenir un monstre assoiffé de sang. Je ne la plains pas. Elle a su tirer la meilleure part de son monde, la part qui ne dégénèrera pas, qui ne tuera point. Je l'observe comme si j'étais son égale. On pourrait prendre ça pour une arrogance mal placée, mais personne n'est fort de sa naissance, uniquement de ses expériences. Je respecte ceux qui ont connu la mort et la douleur, car ils me ressemblent. On m'a volé une part de moi-même, et moi j'ai volé ma voix, je l'ai volée et cachée au plus profond de moi. Nul ne l'entendra.
Esperanza se déplace sous mon épaule, plantant cruellement ses serres dans ma chair. Aïe. Je grimace légèrement, mais ne concède pas mon regard à la sang-pur. C'est le seul défi que je puisse lancer, un défi implicite, un défi du regard. Acceptera-t-elle le fait que je refuse de me prosterner, de lui offrir du respect ? Ou, plus vraisemblablement, voudra-t-elle l'obtenir par la force ?
Nul ne soumet un épervier, il reste libre à jamais, dans la mort et dans la vie, brisé au sol ou planant superbement. On m'appelle Epervier.

Astra observa l’inconnue retirer son foulard en dévoilant sa morsure sanglante avec un pincement au cœur. Elle ne supportait pas de se retrouver en compagnie de vampires de son espèce à cause du sentiment honteux que lui procurait la vue de ces morsures. Elle n’en avait pas côtoyé énormément mais à chaque fois elle se sentait gênée, gênée du fait que ce soit l’un des siens qui est commis un tel acte détruisant la vie d’un être sans défense qui n’avait rien demandé à personne, gênée d’être une sang-pur. Car elle savait que même si ce statut de Level A assurait le respect de tous les vampires, il ne pourrait jamais supprimer le regard empli de haine que leur lançaient les anciens humains.C’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle avait déjà aperçut cette personne auparavant. Oui…elle l’avait croisé une fois dans les couloirs du Pavillon de Nuit. Mais s’il lui fallut tant de temps pour réaliser ce fait, c’était parce que la jeune fille était assez discrète ; jamais elle n’avait entendu sa voix et sa présence en cours était assez rare. D’ailleurs, Astra ne connaissait pas beaucoup de monde à l’académie à cause de sa froideur permanente. Elle ne faisait pas attention aux personnes qui l’entouraient en permanence, alors que dire de celles qui se faisaient timides.

Après ce long regard qui dura plus d’une minute, la sang-pur se décida à baisser la tête. Elle ignorait ce qu’elle ressentait exactement entre l’apitoiement et le chagrin. Elle ne voulait même pas essayer de deviner l’histoire de la jeune fille, son passé, ou la raison qui a provoqué son état actuel. C’était même normal qu’elle ne suive pas le protocole de politesse envers les sangs-purs, vu que c’était l’un d’eux qui lui avait fait cela, ce comportement ne dérangeait absolument pas Astra, bien au contraire. Elle chercha ses mots un instant, et finit par se décider à parler, aprés avoir relever la tête sachant que l’inconnue, qui ne l’était plus tant que ça, avait deviné son rang.

"Beaucoup d’anciens humains ressentent de la haine envers les vampires. Je comprendrais bien que ce soit ton cas si tu n’as pas choisi ta destinée. Je… "

Une voix faible mais sèche qui ne trahissait aucune émotion, interrompue par la grimace de douleur de la jeune fille dû à la progression de son rapace sur son épaule. Elle fit un pas en avant, le bras à demi-tendu comme prête à arrêter la douleur. La souffrance de ce genre de personnes de devrait pas être permise après leurs transformations. Elle n’arrivait pas à imaginer ce qu’une personne apparemment aussi calme pourrait faire à cause de l’odeur du sang. Devait-elle utiliser son pouvoir afin de la guérir ? Certes, elle ne pouvait pas cicatriser la morsure, mais pour les blessures normales c’était plus simple. Néanmoins, elle n’avança pas plus que ça, puis abaissa son bras, en fait elle réfléchissait.

**Elle n’acceptera jamais…les sangs-purs lui ont fait trop de mal. Je l'ai lu dans se syeux…**

Soudainement, la sang-pur sembla troublée. Peut-être n'était-elle pas de ceux qui considéraient les humains comme des inférieurs ? Ou peut-être avait-elle juste pitié de moi. Je ne supportais pas la pitié. Finalement, elle baissa les yeux, acceptant tacitement notre "égalité". Car c'était cela, elle acceptait mon droit à la haïr et tous ceux de son rang, comme elle le déclara. Ressentais-je de la haine ? Je ne sais, je ne sais plus aimer, ni même ressentir le moindre sentiment simple, de la rage à la tristesse. Je suis vide de ces petits riens, entièrement remplie de ma vengeance. Je ne peux pas ressentir de haine. Je fichais à nouveau mes yeux dans les siens. Pas de haine, seulement une infinie tristesse pour elle. Elle devait prendre les crimes de ses frères sur ses épaules, juste à cause de son rang. J'étais condamnée, moi, mais je n'y étais pour rien, je ne ressentais rien de cette culpabilité si terrible qui ronge les êtres et les âmes. Toujours libre, même dans mon sursis.

La douleur de mon épaule me parvint soudain. J'y étais habituée, depuis le temps que j'avais Esperanza, qui, il fallait l'avouer, n'était pas d'une grande douceur, mais je n'avais pas prévu l'effet que mon propre sang aurait sur moi. La musaraigne n'avait fait qu'aiguiser mon appétit, et je me rendais à présent compte à quel point j'avais faim. Cette sang-pur pouvait même me permettre de survivre. Dans ma soif, mon début de folie, je restais pourtant lucide. Si je la mordais, on me tuerait. En plus, elle n'avait rien demandé, rien fait à part être là. Je ne pouvais pas me nourrir de qui que ce soit d'autre que mon vampire, mon assassin. D'un geste vif, je chassai mon faucon de mon épaule, observant avec méfiance la sang-pur qui avait esquissé un mouvement, vite réprimé. Dans ses yeux, comme une crainte d'être rejetée. Je ne voulais pas de sa pitié.

Je reculais d'un pas, me retrouvant assise sur le parapet. Je lui signalais d'un regard de ne pas s'approcher, puis j'ouvris ma sacoche, en tirant une boîte de pilules. Une, deux, trois. L'excès de Blood Tablet est dangereux pour la santé, je sais, mais le meurtre d'un sang-pur, c'est pire. Je respirai longuement pour me calmer, avant de retrouver mes esprits, lucide. Mais la bête assoiffée en moi était réveillée, et je n'aspirai plus qu'à du sang, du vrai sang, tellement plus savoureux. Je sortis un bout de tissu de ma sacoche, avec lequel je bandais ma blessure, puis je refixai mon regard sur... Astra Lincer, oui, c'était son nom. Mes lèvres articulèrent silencieusement : "ça va aller, ne t'inquiètes pas."

Astra observait toujours la Level D avec un ton qui se voulait calme, mais qui ne l'était pas réellement. Comme elle s'y attendait, la demoiselle,dont le nom lui revint aprés un autre moment de réflexion, et qui s'appelait Soledad ne l'avait pas laissé la soigner. Elle l'avait regardé avaler trois Blood Tablets sans réagir et restait tout aussi immobile lorsqu'elle sortit un morceau de tissu pour bander sa blessure. A un moment, elle se demanda si elle n'allait pas se jeter sur elle par desespoir de cause et la mordre. Si c'était le cas, elle ne se serait sûrement pas laissé faire pour on bien à elle. La moindre morsure lui aurait été fatal et sa vie qui n'était déja pas brillante, se transformerait en un vrai cauchemard où la traque était présente à chaque seconde.

"ça va aller, ne t'inquiéte pas."

C'était ce qu'avait compris la demoiselle en lisant sur les lévres de Soledad. Elle ne voulait pas de son aide mais pensait quand même que tout allait bien, qu'elle ne devait pas s'inquiéter. Si Astra n'avait pas été si peinée pour elle, elle lui en aurait sûrement voulu. C'est alors qu'une pensée la transperça comme un éclair, la faisant frissonner de partout. Elle était sang-pur, son sang pouvait calmer ces pulsions sanguinaires sans pour autant les faire disparaitre. Si Soledad la mordait alors elle se calmerait aussitôt. Cependant, le danger était grand. Si quelqu'un l'apprenait la level D perdrait la vie à cause d'elle. Ces pensées lugubres la traversait une par une, toutes plus horribles les unes que les autres. Lorsque Soledad finit de bander son épaule, la vampire prit la parole d'une voix un peu plus atténuée.

"Mon sang serait plus efficace que les Blood Tablets, mais je sais que tu n'accepteras jamais..."

Elle aperçut un pic rouillé sortir de l'un des murs à moitié détruit du clocher. Elle s'en approcha lentement et leva son index au dessus puis jeta un oeil à Soledad qui l'observait à moitié surprise. Si elle ne voulait pas de son aide, alors elle l'obtiendrait de force. Au moins de cette façon, elle ne risquait pas de mordre un être humain ou un autre vampire. Son index n'était plus qu'à un centimétre...

[J'ai pensé que peut-être Imprévu pouvait intervenir avec Nigel. Mais si cette idée ne te plait pas je change mon post]

Que voulait-elle faire ? Croyait-elle que je ne savais pas quels problèmes la mordre m'apporterait ? Voulait-elle se sentir moins coupable en me "stabilisant" pour toujours au Level D, sachant que je serai traquée sans relache, attrapée et tuée ? Etait-elle sadique au point de torturer ainsi ceux qui avaient déjà tout perdu ?
Je lui jetai un regard affolé, perdu, courroucé. Comment osait-elle se mêler de ce qui ne la regardait pas ? Le sang-pur qui m'avait mordue méritait la mort, et sur lui, j'aurai le droit de puiser tout le sang qu'il me faudrait, mais elle tenait toutde même à jouer les gentilles sauveuses de l'humanité ? Je savais que l'odeur de son sang m'empêcherai de me contrôler, déjà c'était limite avec le mien, alors son sang si attirant, irrésistible... Et si elle m'y poussait, n'était-ce pas une circonstantce atténuante ? Non ! Je ne devais pas penser au sang, ne pas penser, ne pas penser...
Je reculais d'un pas, puis deux, puis trois, laissant transparaître mon affolement dans mon regard. Je me retrouvais assise sur le parapet, et son doigt s'approchait toujours... Je n'avais pas le choix, elle n'accepterait pas d'arrêter sinon...

" Ne fais pas ça ! Je n'accepterai que le sang de ma vengeance, n'essaye pas de me faire craquer !"

Mes mots avaient surgi de sa bouche avec ma voix, une voix rauque, abimée, éraillée. Pour ça que je portais un foulard, pour la protéger. Avec un peu de chance, elle arrêterait, en comprenant, ou au pire, cela la déstabiliserait suffisament d'avoir été manipulée, elle, un Level A !
Enfin j'avais beau dire, je remblais de partout, et chaque fibre de mon corps me réclamait de son sang, si délicieux, si suave, si...
Non ! Dans un suprème effort de volonté, je relevai le visage, la fixant dans les yeux, implorante. Nul ne pouvait me faire plier, hormis cette bestiale soif de sang. Je savais que j'avais la volonté de ne pas dégénérer, mais mon organisme acceptait si mal les Blood Tablet... Je vivais depuis le début de l'année sur le fil du rasoir, me réveillant en sursaut à la moindre égratignure de quelqu'un, sentant l'appel du sang à travers tous les murs de pierre... Je ne serais jamais en paix, pas sans, sang ma vengeance. Chaque odeur était un supplice, et elle était sur le point de me transformer en monstre sanguinaire.

Je tentais encore de reculer, me retrouvant assise sur le parapet, implorante. Je ne voulais pas goûter au sang, certainement pas au sien, car cela aurait prouvé que j'étais devenue comme lui, un monstre. Je le haïssais, et je savais pertinemment que ma haine m'aiderait à résister, encore, ne pas dégénérer. Et voilà qu'une sale petitye greluche de sang-pur se mettait en tête de jouer les bonnes samaritaines et de m'envoyer du même coup à l'échafaud ! J'avais peur, peur de moi, de ce que j'étais devenue, et de l'appel, l'attraction qu'exercait son sang sur moi...

[ vas-y vas-y, on va s'amuser... ]

*Ce n'était pas un ordre que de m'envoyer ici. Je ne faisais pas ça par devoir. On ne m'obligeait rien. Je n'étais pas un esclave. Si j'agissais pour cette famille c'était parce que je le voulais. Je n'étais pas un serviteur couché à leur pied. J'étais un homme couché à leur pied. Je sers par plaisir. Je vis pour eux car je le veux.* C'est ce que pensait Nigel. Il avait beau être sous leur ordre il ne se voyait pas comme ça. Se leurrait il la face ? C'était si compliqué à définir...il était si fier. Il se voyait plus comme une famille qui secondait la grande famille. Les lincer étaient si importants à ses yeux. Et Astra…La jeune demoiselle qu'il avait si souvent accompagné en Angleterre. Le jour de son départ Nigel avait eu beaucoup moins de travail. Il avait perdu cette personne qu'il surveillait si souvent. Il était son ombre dans leur demeure en Angleterre à présent il n'était plus que l'ombre d'un fantôme. Durant ces quelques moins sans elle, il avait eu plus de temps pour lui. Il s'était servi de ses longs moments sans occupations pour se perfectionner dans le but de mieux protéger Astra et les autres de la famille.

Le soleil n'était pas encore totalement couché quand il se fit appeler par Monsieur Lincer. La mission lui apparut comme une aubaine. Il s'embêtait tellement ici. Il partit moins d'une demi heure plus tard. Il arriva à l'académie alors que la lune dominait le ciel. Astre des vampires, astre de la nuit… Il avait entrepris de grande recherche pour retrouver sa protégée et quand il apprit qu'elle avait quitté l'académie il se mit directement en quête de la retrouver : l'extérieur est tellement dangereux. Bien entendu il ne doutait pas des capacités d'Astra (il n'oserait jamais penser comme ça d'ailleurs) mais il devait éviter qu'elle se batte, qu'elle se blesse.
Après une courte recherche il sut où elle se trouvait. Il accéléra le pas monta au clocher. Ce qu'il vit le laissa perplexe. Deux vampires. Visiblement l'autre n'était pas une sang pur. Et pourtant elle ne s'inclinait pas devant Astra ? Ce qui le troubla le plus ce fut la main d'Astra. En quelques pas il arriva près d'elle. Il prit cette main qui se tendait vers ce mur tranchant et la baisa.
- Mademoiselle.
Il fit une révérence polie et se tourna vers l'autre vampire. Il n'exprimait pas encore de reproche dans ses yeux. Après tout peut être était ce une amie d'Astra ?
Il se tourna à nouveau vers elle, il ne considérait qu'elle sur cette terre, les autres personnes (mis à part sa famille) n'étaient pas importante. Car il ne mourrait que pour elle et sa lignée. Evidemment il ne s'attendait pas à la réaction d'Astra…
Il fit passer ses mains dans ses cheveux, avec class. En présence d'Astra il ne lâchait pas ses feintes (trop) drôle. Il restait plus sérieux, surtotu après une aussi longue période où ils ne s'étaient pas vu. Peut être qu'il se permetterait ce genre de fantasie plus tard, qui sait. Mais pour l'heure il cherchait à comprendre les actes de sa maîtresse.
- Mademoiselle, y a t il un problème ? demanda t il en lâchant sa main d'une voix polie.
Il n'oubliait jamais les signes de politesses.

[je sais pas trop ce que t'attendais ^^" ni comment est exactement le perso ^^" bref ^^"]

Astra observait toujours le visage de Soledad partagé entre le désir et la peur. Elle la voyait trembler de partout, et alors que son index allait toucher le pic, une voix résonna dans le silence de la nuit.

" Ne fais pas ça ! Je n'accepterai que le sang de ma vengeance, n'essaye pas de me faire craquer !"

Choquée, la sang-pur porta sa main gauche (celle qui n'était pas prés du mur) à sa bouche. Cela aurait dû être les paroles de Soledad, pourtant c'était elle, Astra, qui les avait prononcées. Comment? Elle n'avait rien senti à l'avance, et pourtant la jeune fille l'y avait forcé. De plus c'était une Level D, d'un rang bien plus inférieur qu'elle, comment avait-elle pû dominer une sang-pur? C'était impossible, illogique pour la demoiselle. D'ailleurs son cerveau ne parvenait pas à enregistrer cette information et elle resta pendant de longues secondes tetanisée de stupeur.Lorsque le choc se dissipa, elle rabaissa sa main gauche en douceur. Les yeux toujours rivés sur ceux de Soledad, sa main droite tendue au dessus du pic comme figée dans le temps. Elle ignorait si elle devait consentir à respecter les voeux de l'ex-humaine ou accomplir quand même ce qu'elle allait faire, pour le bien des autres. C'était un choix difficile et elle hésitait en pesant le pour et le contre de son acte avec à chaque fois un pincement au coeur. Soledad allait sûrement voir ça comme une trahison si elle le faisait, mais d'un autre côté elle semblait tellement le désirer ce sang...

Astra ne savait plus quoi faire, et alors qu'elle restait troublée par ses pensées, elle sursauta en sentant sa main entrer en contact avec une paume douce et rassurante. Elle se retourna, leva la tête et observa le visage qui la dominait de sa hauteur avec étonnement. Ces cheveux blonds, ces yeux verts apaisants, cette voix...

"Mademoiselle."

"Nigel?"

Elle resta un moment bouche bée, les chocs émotionnels ne faisaient que s'enchaîner et elle n'aimait pas cela du tout. Passée la surprise, elle le regarda avec des yeux exprimant une certaine morosité, en particulier lorsqu'elle entendit sa question. Elle ne pris pas la peine de lui répondre pour autant quand celui-ci lui lâcha la main avec délicatesse.

"Je... C'est grand-père qui t'envoie n'est-ce pas? Si c'est ça alors tu peux rentrer sans inquiètude, il n'y a rien de dangereux dans la région."

Elle insista bien sur le mot dangereux. Si elle avait été seule avec lui, elle lui aurait bien dit qu'elle n'avait pas besoin de garde du corps pour la protéger, mais devant Soledad elle n'osait pas exposer de la sorte sa vie privée. Le regard de la sang-pur passa de Nigel, qui se trouvait devant elle, à la level D, qui se tenait un peu plus loin, prés du parapet. La morosité s'était transformée en une certaine forme de chargrin. Avec le jeune homme auprés d'elle, la décision draconienne qu'elle devait prendre était toute tracée; ne rien faire. Cependant Astra ne pouvait s'en contenter, elle voulait aider la jeune fille même si la sanction de son grand-père s'avérerait sévére.

[Oh non c'est trés bien, et tu as compris toi-même que le côté "blagueur" n'était là que lorsque la situation était détendu et "intime" (on va dire ça comme ça). En plus je dois te dire merci, tu m'a donné une idée pour leurs futures relations dans d'autres topics ^^]