Partage [PV: Noah ]

Chris venait d'arriver à l'Académie. Il avait interrogé un surveillant en passant, qui lui avait indiqué où poser ses valises et lui avait dit de choisir sa salle et de préparer son cours du lendemain. Ils étaient dans le genre en manque de profs et pressés, donc il devrait assurer deux fois plus de cours que dans une école normale, mais la paye était calculée en fonction du nombre d'heures, donc ça ne le dérangeait pas trop, notre génie des maths.

Sauf que même une présumée réincarnation d'Einstein a besoin d'une salle pour donner son cours. Il s'était donc dirigé vers le rez-de-chaussée du bâtiment principal, s'était perdu dans les couloirs en réfléchissant à son plan de cours, et avait enfin trouvé les salles. Enfin une salle, bien entendu la plus loin de l'entrée. Lorsque la cloche sonnerait, ses élèves le haïraient.

Le professeur était donc entré dans la salle, vérifiant l'état des lieux. C'était plutôt propre, les pupitres un peu ancien avec des chaises assorties et un tableau vert, mais le lieu était bien éclairé par de grandes fenêtres donnant sur le parc. De vieux radiateurs en fer forgé, ils seraient probablement éteints jusqu'à Noël, et un lustre sobre. Oui, c'était une belle salle.
Un sol de bois clair, des murs blancs, une plante verte.

Christophe était déjà tellement absorbé à traçer son plan de premier cours au tableau qu'il ne remarqua pas la feuille de papier épinglée à la porte :

Cours de théologie, Night Class.

Bien sûr la salle de ses rêves était déjà occupée. Sauf qu'il ne le savait pas. Et barbouillait à coeur joie le tableau avec des applications de plus en plus compliquées des fonctions. Ben voui, on les changera pas, ces génies.

Les pas avancent dans le couloir. Une démarche bien étrange, par ailleurs, car une oreille bien aiguisée distinguera un rythme de trois pieds et non de deux. Sachant que le troisième pied était totalement irrégulier, frappant le sol tantôt comme un appui, tantôt comme un indicateur. La directrice, bien que connaissant les lieux et n'ayant nul besoin de nouvelles indications pour se déplacer, avait sa canne fermement tenue dans sa main, le pommeau ouvragé sous les doigts.
Elle se rendait vers sa salle de cours. Elle n'en avait aucun à livrer pour le moment - il faisait jour après tout ! - mais tenait à s'assurer de l'ergonomie de la salle, de l'emplacement correct des pupitres et des chaises, de manière à ce qu'elle puisse donner son cours correctement.
Noah avançait donc d'un pas vif mais sûr de lui, le bandeau noir fermement noué autour de ses yeux, vêtue sobrement d'une chemise noire et d'un jean. Ses chaussures, des ballerines, ne faisaient sur le sol que le bruit du craquement des lattes, contrairement à des bottes qui l'auraient fait repérer à des kilomètres. Elle sort son trousseau de clefs de sa poche, et s'arrête une fois devant sa salle. Elle avait pris soin, à son arrivée, de demander la salle la plus proche du mur du fond. Non pour se faire haïr des élèves mais, pour le temps d'adaptation aux lieux, afin de pouvoir mieux se repérer. Il lui suffisait d'aller tout au fond du couloir, et de reculer jusqu'à la porte la plus proche, à gauche. Mais maintenant elle n'en avait plus guère l'utilité.

Elle introduit la clef dans la serrure et tente en vain de la tourner pour ouvrir la porte. Tiens? Que se passe-t-il? Quelqu'un aurait-il oublié de fermer la porte? Peu probable. Mais bon. Elle pose sa main sur la poignée et laisse la porte s'ouvrir.
Immédiatement, elle sent une autre présence dans la pièce. Ah, voilà pourquoi la porte n'était plus fermée à clef. Une personne n'avait visiblement pas vu que la salle était déjà occupée par quelqu'un. Pourtant, avec les restrictions de personnel, cela aurait pu être terriblement simple de trouver une salle qui n'était pas déjà prise... Mais non.

"Bonjour."

La voix de Noah résonne calmement dans la pièce, se répercute en échos dans la pièce vide de ses occupants. Bientôt, elle s'avance à son tour, sentant l'odeur blanche de la craie. Il préparait directement son cours sur le tableau, pour le tout premier? Pauvres élèves, il allait leur faire peur.

"Vous enseignez quelle matière et pour quelle classe? Je vous indique au passage que cette salle est la mienne. Une pancarte ou un mot a du être mis quelque part pour l'indiquer."

Christophe était complètement absorbé par ses calculs complexes qu'il traçait au tableau plus vite qu'il n'était humainement possible. Le jeune homme clarifiait un dernier détail. Son plan machiavélique allait enfin aboutir ! Il prouverait que 1+1=3, et tous les savants qui le méprisaient auparavant deviendraient ses esclaves ! Bwahaha !
En réalité, le surdoué se contentait de noter le plan de son futur premier cours. Pas de temps à perdre à se présenter aux élèves, en une heure, il pouvait les faire réviser les équations et inéquations et étudier leurs applications. Donc pas de temps pour ses élèves à perdre en bavardages, si ils voulaient avoir lamoyenne avec lui, ils allaient devoir taffer sévère.
Pas que Chris soit l'un de ces profs sadiques qui notaient à la tête, bien au contraire. Mais il aimait tellement les maths et y était si doué qu'il avait du mal à concevoir que ses élèves puissent avoir du mal à suivre.

Donc le jeune homme n'entendit pas la directrice pénétrer dans la salle, pas plus qu'il n'avait vu le papier qu'elle avait laissé.
Au son de la voix de la femme, il suspendit le calcul qu'il était proche de résoudre et se retourna brusquement, les yeux derrière les lunettes semblant s'excuser. Il était pris en flagrant délit d'extase mathématique. Il ne remarqua qu'après que la jeune femme portait un bandeau sur les yeux et tenait une canne. Une aveugle, qui ne voyait donc pas ce qu'il avait mis au tableau. Il pouvait toujours dire qu'il préparait son cours.

Ah, la madame lui posait des questions. Ca sentait la collègue ou supérieure à plein nez. En plus qu'il était en train de lui pourrir son tableau à la craie, et qu'il n'avait pas envie d'effacer avant d'avoir tout noté. Ben voui, ça llait être un cours magnifique. Le jeune homme aperçut finalement le bout de papier dont il était question, punaisé sur la porte. Oups.

- Bonjour. Désolé, je n'avais pas vu que la salle était occupée. Je suis Christophe, le nouveau professeur de maths. J'enseigne à la Day Class. Et vous, vous êtes ?

Elle détestait l'odeur de la craie. Une odeur âpre, qui brûlait les narines. Une odeur blanche qui la faisait tousser, qui lui irritait le nez, et qui était détesté par tout étudiant qui se respecte. Et même si aujourd'hui, Noah était passée de l'autre côté de la barrière, sa cécité lui faisait garder cette haine viscérale pour ce matériau crayeux. Pouah.
Elle s'avançait calmement dans la salle, vérifiant avec sa canne en bois la disposition des tables - en rangées, normalement - avant de passer dans les allées, avec calme, ses longs cheveux châtains ondulant tranquillement au rythme de ses pas.

Cet homme disait ne pas avoir vu que la salle était occupée. Ne manquant pas d'humour, la directrice laissa un sourire ourler ses lèvres avant de faire une remarque à ce sujet.

"Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir, souffla-t-elle."

Elle était maintenant à la hauteur de l'estrade, et avait levé son visage vers Christophe, se fiant au son de sa voix pour diriger un regard inexistant sur lui. Il était nouveau professeur, enseignant les mathématiques.

"Un nouveau professeur?"

Et il n'avait pas eu la délicatesse de venir se présenter et passer un entretien avec elle dans son bureau? C'en serait presque une honte, une faute d'éthique tout du moins.

"Je me nomme Noah Messy. Je suis la directrice de cet établissement et enseigne l'histoire des religions et la théologie à la Night Class."

Elle parlait toujours avec ce calme chaleureux, et avec cette présence qui vous ferait oublier son handicap. Un petit sourire flottant sur les lèvres, un air ouvert, derrière ce bandeau et cet étrange tatouage sur le côté droit de son visage.

"Je suis étonnée de n'avoir encore eu à faire à vous."

Ohoh. Chris avait déjà trouvé le moyen de se mettre la dirlo à dos. Mais c'était pas vrai, chaque fois qu'il y avait un directeur dans la même pièce que lui, ça se passait mal. Il devait être maudit, il n'y avait pas d'autres explications. Bon, il n'allait pas relever la remarque humoristique, il n'en avait aucun, lui. Mais sa supérieure était très jolie, avec ce sourire qui lui creusait de magnifiques fossettes mettant en valeur le tatouage qu'elle avait. Non, vraiment, Chris était dans la merde.

Mais au moins, tout s'expliquait. Voilà pourquoi personne n'avait répondu à la lettre qu'il avait envoyé informant qu'il arrivait et le présentant. Mais ça voulait dire qu'il n'avait vraiment pas de bol.
"Envoie une lettre, ça sera très bien.", qu'on lui avait dit. Eh ben, à partir de maintenant, Chris ne ferait plus ce qu'on lui disait. Parce que c'était le meilleur moyen pour s'enfoncer dans l'estime des directrices et sous-directrices.

- Je...je...

Ca y était, voilà qu'il bégayait. Ah, ça, Chris était tout à fait à l'aise avec les fractions et autres joyeusetés, mais dès qu'il s'agissait d'avoir une vie sociale, pffuitt ! Plus personne. Et le bégaiement qui l'avait poursuivi toute son enfance revenait, plus agaçant que jamais. Un prof qui a de l'autorité sur ses élèves, hein.
Dans un suprême effort, le Christophe parvint à sortir une phrase entière à haute et intelligible voix. On dit bravo le cricri !

- Je suis désolé, j'avais envoyé une lettre et je pensais, enfin... Désolé. Euh... Vous voulez avoir un entretien pour être sûrede me garder ?

Bon, c'était presque une phrase correcte, si on passait les hésitations. Et une phrase qui combinait excuses, excuses et... excuses. On dit que les gens s'affermissent au fil des années, non ? Eh ben Chris, il était toujours resté timide, rouge pivoine la moindre occasion. Décidément, on ne changera pas les génies.

Heureusement pour lui qu'elle était aveugle, en y réfléchissant. Parce que si elle avait vu ses rougeurs, elle en aurait ri davantage. Car oui, elle riait, et à coeur joie. La situation n'avait en soi rien de cocasse, mais entendre le jeune homme bafouiller et essayer de ne pas la froisser avec une parole malheureuse sur son handicap était tout simplement adorable et euphorique. Que voulez vous, riez, ça vaut mieux que pleurer, c'est bon pour le souffle. Et puis, le rire de Noah était agréable, sonnant comme un cristallin, chaleureux, franc et communicatif.

"Ne soyez donc pas si gêné. Je ne vais pas vous manger."

Difficile, mais il lui aurait déjà fallu être vampire, pour ça... Ou cannibale.

"J'ai bien quelqu'un qui vient me lire le courrier, chaque jour, mais je n'ai pas reçu de lettre concernant votre admission ici. Peut-être est-ce mon mécène qui a du s'en charger, ce qui ne m'étonnerait pas."

Cet homme adorait faire tout et n'importe quoi, et s'occuper de ce qui ne le concernait pas. Un peu exaspérant, à force, mais on s'y faisait.

"Quant à l'entretien... Ce sera inutile. Je verrai bien votre compétence à enseigner selon les bulletins des élèves."

Ouh, c'était méchant ça. Christophe avait intérêt à réviser ses cours, qui étaient certainement trop difficile pour le niveau déjà assez élevé de l'académie. Mais outre cela, les notes, sur les bulletins, ne reflétaient pas seulement le niveau de l'élève, mais aussi la capacité de l'enseignant à transmettre son savoir et à faire progresser ses classes. Si ce n'était pas le cas, c'était qu'il était mauvais pédagogue, et là, Christophe aurait du souci à se faire. Car, même s'il y avait toujours des élèves bornés qui ne progressaient pas, ce n'était pas la majorité. Et ce serait à cela qu'elle se fierait.

"Sinon, vous comptez libérer cette classe, j'espère?"

La directrice avait éclaté d'un grand rire cristallin, magnifique. Tout à fait en accord avec le personnage. Après un instant d'hésitation, Chris suivit l'exemple de la jeune femme avec un éclat en mi bémol majeur. Banal, ni beau ni laid. Humain.

La lettre du jeune homme s'était donc égaré. " Mais non, pas la peine de te présenter là-bas, envoie une lettre, ce sera très bien." Eh ben, il ne suivrait plus les conseils des gens de sitôt. Quoique, pour se retrouver face à une si jolie femme... Bon, on allait pas épiloguer, elle était jolie, la dirlo, mais c'était la dirlo. Et une dirlo possédant un sens de la répartie et de l'ironie... désarmant.
Chris ou l'art de piquer un fard. Il allait devoir revoir tout son programme, trouver une autre salle de classe et se mettre au boulot. "Ce sera cool, comme emploi", qu'on lui avait dit. Grmbl.
Et jouer son emploi sur les bulletins de ses élèves, il y avait quand même mieux, pour survivre à son premier CDI. M'enfin bon, on allait pas faire le difficile.

- Je... euh... Bien sûr ! Je vais trouver une autre salle. Mais pourriez-vous me laisser recopier le cours que j'ai noté au tableau ? Je le réemploierai dans l'année.

Eh oui, ce cours avait quand même pris un certain temps au jeune homme pour être complet, compréhensible et structuré, donc on allait pas le perdre bêtement.
Christophe commença donc à recopier les lignes tracées à la craie sur le tableau vert. Il couvrait son éternel cahier d'une écriture fine et serrée, au stylo-plume. Son premier cours aurait lieu demain.

Tiens, il se mettait à rire aussi. Un rire terriblement banal, mais un rire quand même. C'était toujours agréable d'entendre les autres rire. L'un des seuls moyens, pour la directrice, de savoir exactement l'état mental de son interlocuteur. La jeune femme laissa son rire se tarir en esquissant un doux sourire, très calme.

"Allez-y, je vous en prie, souffla-t-elle de sa voix calme. Vous devez être passionné par votre métier, pour avoir le courage d'enseigner des mathématiques à des personnes qui détestent souvent cette matière plus que tout."

Quoique, elle pouvait parler, la théologie, ce n'était pas ce qui passionnait les vampires. Au contraire... Mais ça la passionnait tant qu'elle s'en moquait. Et puis, c'était utile, pour eux, quoiqu'on en dise. Apprendre à connaître les humains, à les comprendre, peut-être pour créer plus de ponts entre les deux races, et leur permettre de se comprendre et de vivre ensemble.

"Ah je voulais vous demander... Vous n'enseignez pas à la Night Class, n'est-ce pas?"

Ou une autre façon de demander s'il connaissait l'existence des vampires. Elle préférait en être certaine, tout de même. Ca aidait, hein... Enfin bon. La jeune femme, appuyée sur sa canne de bois, ne bronchait pas, son bandeau toujours sur les yeux.

Non, Chris n'était pas vraiment courageux. Mais il aimait tellement les maths, qu'il considérait comme un terrain de jeu spirituel, qu'il était prêt à subir mille morts pour apprendre à d'autres personnes à apprécier cette matère, voire à l'aimer. Les maths étaient également tout un apprentissage de la logique, souvent très utile pour survivre aux impitoyables facultés. Ben voui, leurs emplois du temps sont d'un compliqué...
Le jeune homme notait son cours tout en plongeant dans une rêverie mâtinée de nostalgie pour le vieux professeur de collège qui lui avait appris à gérer les équations du troisième degré. Christophe s'était étonnament bien entendu avec cet homme, une espèce de mentor qui avait su lui apprendre à réfléchir et le hisser bien au-dessus du niveau quatrième. Sans aucun détriment pour les autres, puisque le prof se contentait de poser un problème au surdoué en début d'heure et de vérifier comment il s'en était tiré vers la fin.

La deuxième question de la directrice tira Chris de ses souvenirs pour le plonger dans un abîme de perplexité. Que voulait-elle demander par là ? Voulait-elle qu'il gère aussi la Night Class ? Ou sous-entendait-elle la question de l'existence des vampires ?
Le jeune homme était insomniaque, et pouvait donc répondre par l'affirmative aux deux sous-entendus. Il formula finalement une réponse sans ambigüité prononçée d'un ton calme et répondant du même coup à la première question.

- En effet, les jeune gens sont souvent rébarbatifs à cette forme de logique, mais il est du devoir d'un bon professeur qu'ils sachent à quoi cela leur servira. J'enseigne à la Day Class, mais je n'ai pas besoin de beaucoup de sommeil et je peux aussi me charger de la Night Class en attendant un autre prof. Sachant que je sais qui ils sont. Et vous, qu'enseignez-vous ?

Tout le long de sa tirade, Chris avait contnuer de copier son cours sans varier son écriture ou sa position d'un millimètre. Il était réellement intéressé par a réponse de sa supérieure, mais son ton non plus ne variait pas. Il s'agissait de quelqu'un de très neutre et calme, sauf s'il s'agissait de mathématiques. Là, il s'enflammait et devenait particulièrement volubile.

Hm. Bon professeur, peut-être, mais sa mémoire laissait à désirer. Elle lui avait dit quelques minutes avant la matière qu'elle enseignait. Mais bon, on ne pouvait pas se plonger dans les mathématiques et retenir tout ce qu'on vous disait, sinon, c'était pas du jeu. Enfin bon...
Non, elle ne voulait pas qu'il enseigne pour la Night Class. Tout ce qu'elle voulait, c'était savoir s'il connaissait l'existence des vampires. Ce qui était le cas, visiblement.

"Je suis d'accord. Et j'espère bien que vous saurez enseigner cette logique à vos élèves."

La jeune femme fit craquer les articulations de ses doigts, légèrement douloureuses. Après le bruit disgracieux de ses mains, elle reprit calmement.

"Non, je n'ai nullement besoin d'un professeur de mathématiques pour eux. Non pas que je doute de vos compétences, mais je doute qu'ils acceptent un professeur humain. Je suis la seule jusqu'ici, et cela restera comme ça. Question de sécurité."

Noah bailla discrètement derrière sa main, semblant avoir du mal à tenir en place.

"Bon, je n'étais venue que pour repérer les lieux. Bonne journée, Christophe, et bonne chance, avec vos élèves."

La directrice semblait ne plus tenir en place. Chris, lui avait fini de copier son cours et se rendit compte trop tard que la directrice avait déjà répondu à sa question. Il allait encore avoir l'air stupide. Pour se donner une contenance, il se retourna et effaça le tableau. Il allait trouver une autre salle et faire un petit somme. Dans cet ordre. Quoique, les pupitres n'étaient pas très confortables. Il trouverait une autre salle demain.

Au bout de quelques secondes de blanc, le surdoué se rendit compte qu'il devait parler. Question de politesse. Gêné, il reprit :

- D'accord. Je vous remercie, mademoiselle. Bonne journée à vous aussi.

Piquant -encore !- un fard, il ramassa ses affaires et se dirigea vers la sortie, d'un pas un peu hésitant. La fatigue finit parl'emporter sur l'envie de continuer à détailler le tatouage de sa supérieure et le jeune homme sortit. Il alla au pavillon du corps enseignant et s'affala dans la chambre qui lui était allouée, sans même prendre le temps de consulter son emploi du temps du lendemain. Il verrait bien.

[fini pour moi]